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Des écolières afghanes en cours d’évacuation vers le Rwanda

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Plusieurs dizaines d’écolières afghanes, leurs enseignants et le personnel de leur internat pour filles en Afghanistan, où les talibans se sont emparés du pouvoir, sont en cours d’évacuation vers le Rwanda, ont annoncé mardi la fondatrice de l’institution et Kigali. 

Les talibans ont affirmé à plusieurs reprises que leur nouveau régime serait différent de celui qu’ils ont dirigé dans les années 1990, marqué par une extrême brutalité, l’exclusion des filles des écoles, le confinement des femmes chez elles, l’interdiction de la musique et des divertissements mais aussi les lapidations et exécutions publiques.

Mais depuis leur prise de pouvoir à Kaboul le 15 août, des dizaines de milliers d’Aghans tentent désespérement de quitter leur pays, redoutant de vivre à nouveau sous leur règne. Près de 250 adolescents, étudiants, professeurs, personnels et membres de leurs familles ont quitté l’Afghanistan pour se rendre au Rwanda et y poursuivre leurs études, a précisé mardi Shabana Basij-Rasikh, la fondatrice de l’École privée de leadership en Afghanistan (SOLA).

« Tout le monde est en route, via le Qatar, vers la nation du Rwanda où nous avons l’intention de commencer un semestre à l’étranger pour l’ensemble de nos étudiants », a-t-elle déclaré sur Twitter. « Quand les circonstances sur le terrain le permettront, nous espérons rentrer chez nous en Afghanistan », a-t-elle ajouté.

A Kigali, la porte-parole du gouvernement Yolande Makolo a confirmé cette information. »Nous souhaitons la bienvenue à la communauté SOLA au Rwanda. Nous respectons leur demande de confidentialité, il n’y aura donc pas d’autres commentaires pour le moment », a-t-elle déclaré à l’AFP.

Quelques jours auparavant, Basij-Rasikh a déclaré qu’elle avait brûlé les dossiers scolaires de ses élèves « pour les protéger ainsi que leurs familles ». « Mes élèves, mes collègues et moi sommes en sécurité (…) Mais en ce moment, nombreux sont ceux qui ne se sentent pas ou se sentent de moins en moins en sécurité. Je suis brisée et dévastée pour eux », a-t-elle écrit vendredi sur le site Internet de l’école.

L’ONU a averti mardi que les droits des femmes afghanes sont une « ligne rouge » que les talibans ne doivent pas franchir. »Une ligne rouge fondamentale sera la façon dont les talibans traitent les femmes et les filles », a déclaré mardi la Haute-Commissaire Michelle Bachelet à l’ouverture d’une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme (CDH) sur l’Afghanistan. « Il incombe désormais aux talibans de traduire ces engagements en réalités ».

Les talibans affirment aujourd’hui qu’ils respecteront les droits des femmes et qu’elles seront autorisées à recevoir une éducation et à travailler. Mme Bachelet, qui début août avait évoqué « des rapports faisant état de violations pouvant être assimilées à des crimes de guerre et à des crimes », a indiqué mardi avoir reçu « des informations crédibles faisant état de graves violations du droit humanitaire international et d’atteintes aux droits humains dans de nombreuses zones » sous contrôle des talibans.

Outre le Rwanda, l’Ouganda étudie également une demande américaine d’accueil de réfugiés afghans. Selon des informations non confirmées publiées dans les médias, Kampala aurait accepté la semaine dernière d’accueillir environ 2.000 Afghans.

AFP

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