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CPI : ouverture du procès d’un avocat kényan pour subornation de témoins

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Le procès d’un avocat kényan accusé d’avoir soudoyé des témoins dans le cadre des poursuites de la Cour pénale internationale (CPI) contre le vice-président William Ruto, finalement abandonnées en 2016, s’est ouvert mardi.

Paul Gicheru a mené un stratagème de subordination de témoins « flagrant et préjudiciable » qui a rendu impossible la poursuite des allégations contre Ruto concernant les violences post-électorales au Kenya en 2007-2008, ont déclaré les procureurs. Les procureurs affirment que M. Gicheru, qui nie ces allégations, a versé des pots-de-vin à des témoins allant jusqu’à un million de shillings kényans (7.800 euros) et menacé la sécurité des témoins de la CPI.

Le procureur adjoint de la CPI, James Stewart, a déclaré que le procès de M. Gicheru était crucial pour protéger « l’intégrité » du tribunal créé en 2002 pour juger les pires crimes de la planète. « Ceux qui chercheraient à saper la capacité de la Cour à offrir réparation aux victimes d’atrocités de masse ne peuvent pas être autorisés à triompher, » a déclaré M. Stewart aux juges.

M. Gicheru avait « géré et coordonné un stratagème visant à identifier, localiser et influencer par la corruption » des témoins tout au long des poursuites de la CPI contre William Ruto et son coaccusé Joshua Sang », a-t-il déclaré. Quatre témoins à charge « essentiels » avaient rétracté leur témoignage à la suite des actions de l’accusé, et deux autres témoins l’ont dénoncé à la CPI, a déclaré M. Stewart.

Les procureurs ont noté que parmi les individus « pris dans le stratagème de subornation de témoins », un témoin était décédé et un autre avait disparu – bien qu’il n’y ait aucune allégation selon laquelle M. Gicheru a été directement lié à leur sort.

Les témoins se voyaient offrir de grosses sommes d’argent pour ne pas témoigner devant la CPI selon un « dispositif vaste et concerté », a déclaré l’avocat de l’accusation Anton Steynberg. Un témoin a été informé qu’il serait « maintenant en sécurité » après avoir accepté le pot-de-vin, a-t-il ajouté.

En 2014, la CPI avait abandonné les poursuites intentées contre le président kényan Uhuru Kenyata, soupçonné de crimes contre l’humanité pour son rôle présumé dans les violences post-électorales de fin 2007-début 2008, qui avaient fait plus de 1.300 morts et 600.000 déplacés au Kenya.

En avril 2016, elle avait prononcé un non-lieu au bénéfice de William Ruto et du présentateur de radio Joshua Arap Sang, poursuivis dans le même dossier. Le nouveau procureur en chef de la CPI, Karim Khan, s’est récusé de toutes les affaires kényanes car il était l’avocat de Ruto lors de son procès.

AFP

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