L’opposition parlementaire en Côte d’Ivoire a boycotté mardi la session budgétaire, une importante réunion de l’Assemblée nationale, pour « exiger la libération » de plusieurs de ses députés, arrêtés dans le cadre des troubles électoraux liés à la présidentielle.
Les groupes parlementaires du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale formation d’opposition, Vox Populi et Rassemblement (proche de l’opposant Guillaume Soro), « s’abstiennent de participer aux travaux » pour dénoncer « des faits sans précédent dans le fonctionnement de notre institution », selon leur communiqué commun.
Les parlementaires ont exigé « la libération sans délai des députés en détention et l’arrêt des poursuites judiciaires », dénonçant des « arrestations arbitraires ».
Parmi les députés emprisonnés figurent le porte-parole de l’opposition, l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan et Maurice Guikahué, numéro deux du PDCI.
Ils ont été arrêtés après que l’opposition, qui n’a pas reconnu la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé, a proclamé un régime de « transition ».
Vendredi, la « jeunesse » des partis de l’opposition ivoirienne avait maintenu le mot d’ordre de « désobéissance civile » lancé avant la réélection du président Ouattara.
L’ancien président Henri Konan Bédié, patron du PDCI et considéré comme le chef de file de l’opposition, a suspendu le dialogue avec le pouvoir, amorcé le 11 novembre et qui avait fait baisser la tension.
Les violences électorales liées à la présidentielle ont fait au moins 85 morts et près de 500 blessés depuis août, dégénérant à plusieurs reprises en affrontements intercommunautaires, selon un bilan officiel.
AFP