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Coronavirus : l’Etat guinéen ne semble pas prendre l’affaire trop au sérieux

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Un cas suspect détecté dans une zone minière du pays en février dernier aurait pu suffire pour renforcer la vigilance dans le cadre de la riposte contre le virus qui a tué à ce jour 3000 personnes dans le monde en grande partie en chine où la maladie s’est déclarée en décembre 2019.

La Guinée connait déjà un antécédent épidémique avec le virus Ebola qui a couté la vie à plus de 11 000 personnes de décembre 2013 à mars 2016.

Durant cette éprouvante période de maladie virale, le système sanitaire du pays déjà défaillant avait été soumis à une rude épreuve. Le concours de l’OMS, et de plusieurs autres organisations ont permis au pays de vaincre l’épidémie.

Cette période est derrière les guinéens qui devraient être rassurés qu’ils ne subiraient plus un tel désastre.

Le mal a été vite oublié

Après l’éradication de la maladie, les simples mesures d’hygiènes, populaires même dans les établissements scolaires ont regrettablement disparues. En Guinée, pays pourtant immensément riche en ressources du sous-sol (la bauxite, le fer, l’or, le diamant…) les populations vivent sous le seuil d’une pauvreté crevante. Comment survivre au quotidien avec un faible revenu mensuel de 56 dollars par habitant ? demeure la sempiternelle préoccupation d’une grande majorité.

L’une des actions à saluer après le fatidique épisode d’Ebola, c’est l’érection d’une agence nationale de sécurité sanitaire avec à sa tête Dr Sackoba Keita le coordinateur national désigné pour riposter contre le virus à cette époque-là. Seul bémol, l’ANSS est une structure concentrée dans la capitale. Elle n’est représentée dans aucune ville du pays même dans celles où les populations ont été durement touchées.

Cependant l’agence depuis sa création veille et fait ce qu’elle peut pour informer, rassurer et lutter contre les maladies à variante épidémique qui se déclarent dans le pays.

Mais dispose-t-elle véritablement autant de moyens pour la mise en œuvre de ses stratégies de surveillance et de réponse ?

Le budget du ministère de la santé est passé de 2,5% en 2013 l’année à laquelle Ebola s’est déclaré dans le pays à 8% en 2019. Le gouvernement guinéen avec ce chiffre semble de toute évidence sensible à la nécessité de veiller à la santé de sa pauvre population.

Un effort à saluer ? Pas vraiment. Les grands hôpitaux du pays en dépit de toute cette volonté du gouvernement à faire de la santé publique une priorité, manquent de tout et de rien. Très peu ou presque pas d’investissement dans le matériel sanitaire et le personnel soignant dont le professionnalisme de beaucoup d’entre eux dans les structures est très souvent décrié par les patients et le reste de la population. Le système sanitaire guinéen bat de l’aile et semble pas avoir appris de l’épisode du virus d’Ebola.

COVID-19, un virus hautement mortel encore plus proche de la Guinée

Lundi 02 mars 2020, le Sénégal pays frontalier à la Guinée a enregistré son premier cas confirmé du coronavirus. Les résultats des tests effectués à l’institut pasteur de Dakar se sont avérés positifs et le patient est un français de souche qui aurait emprunté un vol d’Air Sénégal, le 29 février 2020.

La Guinée jusqu’ici ne semble pas ébranlé par la propagation de la maladie jusqu’à son intrusion chez son voisin. Le président Alpha Condé tenaillé par les élections et les manifestations incessantes contre son projet de modification de la constitution a mieux à faire. Aucune déclaration officielle sur l’épidémie, encore moins sur la vigilance à observer.

Dr Remy Lamah ministre de la santé à l’époque d’Ebola est revenu aux affaires. Ce mardi matin dans une émission de grande écoute ‘’les grandes gueules’’ d’Espace FM, comme un bleu il s’est montré peu rassurant. Aucune réponse rassurante. Sur la simple question des dispositifs sanitaires, l’actuel ministre de la santé est resté évasif au point de s’irriter à la fin de l’entretien avec les chroniqueurs de l’émission.  Sa communication sur l’épidémie et les dispositions envisagées par son département a levé le voile sur une tangible insouciance qui pourrait plonger les guinéens dans une psychose hâtive.

La peur, mais aussi le manque de communications sur le virus. Ses modes de transmission, les symptômes ou encore les mesures à prendre pour éviter la contamination ou la propagation du virus.

De son côté l’agence nationale de sécurité sanitaire en réunion ce mardi vu l’urgence et la proximité de frontière avec le Sénégal a activité sa cellule de crise pour anticiper sur toute les mesures à prendre. Les surveillances sont renforcées, les centres épidémiologiques sont en alerte dans les préfectures, et l’agence doit partager chaque semaine un bulletin d’information sur tous les événements liés au virus. Encore faut-il assez de moyen pour y parvenir. L’Agence manque d’équipements de protection et d’ambulances.

 

 

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