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Comores: le président réélu gracie 17 opposants politiques

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Le président comorien Azali Assoumani, accusé par l’opposition de dérive autoritaire, a gracié 17 personnes, toutes membres ou proches de l’opposition, trois jours après son investiture, selon un décret présidentiel présenté mercredi à la presse.

Parmi les 17 personnes, figure le secrétaire général du principal parti d’opposition Juwa, Hassane Ahmed el-Barwane, condamné à sept ans de prison après l’agression d’un militaire lors du référendum constitutionnel controversé organisé l’an dernier.

Toutes les personnes graciées avaient été condamnées en décembre par la Cour de sûreté de l’Etat à des peines égales ou inférieures à 20 ans pour avoir été mêlées à une entreprise de déstabilisation et à l’agression contre un gendarme.

Elles ont été « graciées de la totalité de leur peine », selon un décret présidentiel daté du 28 mai et présenté mercredi par Mohamed Ismailla, conseiller diplomatique du président Azali.

Elles devaient recouvrer la liberté dans la journée de mercredi.

Quatre autres personnes condamnées à la réclusion criminelle à perpétuité pour complot, tentative de coup et atteinte à la sûreté de l’Etat ont vu leurs peines « commuées en 20 ans d’emprisonnement », selon Mohamed Ismailla.

Parmi elles, figurent l’écrivain Saïd Ahmed Saïd Tourqui et Bahassane Ahmed Saïd, frère de l’ancien vice-président Djaffar Ahmed Saïd, tombé en disgrâce, avant de se réfugier en France.

Cette grâce intervient trois jours après l’investiture à la présidence d’Azali Assoumani, réélu le 24 mars à l’issue d’un scrutin très contesté par l’opposition et les observateurs internationaux.

Lors de son discours dimanche, le président Azali avait promis des « mesures d’apaisement » vis-à-vis de l’opposition qui l’accuse d’avoir bourré les urnes.

« Il y a un temps pour la compétition, et un temps pour le rassemblement pour la reconstruction », a estimé mercredi Mohamed Ismailla.

Depuis l’an dernier, de nombreuses personnalités de l’opposition, qui dénonce la dérive autoritaire du chef de l’Etat, ont été arrêtées, notamment l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi (2006-2011), toujours assigné à résidence.

La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) avait accusé le président Azali de « museler voire nettoyer » l’opposition avant la présidentielle de mars 2019.

De fait, les poids lourds de l’opposition n’ont pas été autorisés à se présenter au scrutin.

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