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Centrafrique : 60 casques bleus tanzaniens rapatriés après des accusations « d’abus sexuels »

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L’ONU va rapatrier la totalité des 60 membres d’une unité militaire tanzanienne membre de la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), après des « allégations d’exploitation et d’abus sexuels » visant 11 d’entre-eux, selon un communiqué de la Minusca à l’AFP vendredi.

« Les éléments de preuves préliminaires recueillis par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) de l’ONU ont révélé que 11 membres de l’unité, déployés dans une base temporaire de la Minusca à l’ouest de la République centrafricaine, sont impliqués dans l’exploitation et les abus sexuels de quatre victimes », précise la Minusca, sans donner de détails sur la date des faits.

Les victimes « ont reçu des soins et un soutien immédiat par l’intermédiaire des partenaires de la mission, en fonction de leurs besoins médicaux, psychosociaux et de protection », ajoute la même source.

L’ONU a expliqué avoir mené une enquête interne « pour évaluer les allégations, identifier et écouter les victimes présumées », et ajoute avoir « informé les autorités tanzaniennes de ces allégations » qui ont « noté la gravité des allégations et se sont engagées à prendre les mesures nécessaires ». Interrogés, les autorités centrafricaines n’avaient pas donné suite aux demandes de l’AFP dans l’immédiat.

Les accusations d’exploitation et abus sexuels perpétrés par des Casques bleus dans le monde constituent un fléau récurrent, en particulier en Centrafrique, contre lequel l’ONU essaye de lutter depuis des années. En 2021, l’ONU avait ordonné le retrait des quelque 450 Casques bleus gabonais en Centrafrique après des accusations d’exploitation et d’abus sexuels sur lesquels le gouvernement de Libreville avait ouvert une enquête.

La Minusca avait alors invoqué de « nombreux cas d’allégations d’exploitation et d’abus sexuels en cours de traitement » sur « cinq filles », dans une localité du centre du pays. Depuis 2015, l’ONU indique sur son site avoir enregistré 254 accusations d’abus ou d’exploitation sexuelle visant des membres de la Minusca en Centrafrique, et a identifié 659 victimes.

Une guerre civile très meurtrière avait éclaté en 2013 quand une alliance rebelle dominée par les musulmans, la Séléka, a renversé le président François Bozizé. Ce dernier a mobilisé des milices d’auto-défense à majorité chrétienne et animistes, les anti-balakas, pour tenter de reprendre le pouvoir.

Des milliers de civils ont été massacrés jusqu’au paroxysme de la guerre en 2016 et l’ONU a accusé Séléka et anti-balakas de crimes contre l’Humanité, malgré la présence d’une importante force de maintien de la paix de Casques bleus.

AFP

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