Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Alger et dans d’autres villes du pays, enracinant la mobilisation du mouvement pro-démocratie du Hirak qui a repris ses marches fin février, a constaté l’AFP.
Depuis le 2e anniversaire du soulèvement populaire le 22 février, les manifestants du Hirak sont redescendus dans la rue le vendredi, jour de mobilisation hebdomadaire du mouvement avant sa suspension il y a un an en raison de la pandémie de coronavirus.
« Les marches du Hirak vont continuer jusqu’à ce que le régime, qui ne veut pas entendre notre voix, cesse d’exister », a déclaré à l’AFP Bilal, un fonctionnaire de 37 ans, participant au défilé à Alger.
Dans la capitale, plusieurs cortèges ont emprunté les grands axes du centre-ville, comme la rue Mourad Didouche, avant de converger vers la place de de la Grande Poste, lieu emblématique des rassemblements du Hirak.
Le journaliste Khaled Drareni, récemment sorti de prison, a couvert la marche via ses comptes sur les réseaux sociaux. Emprisonné pendant presque un an pour avoir couvert une manifestation du Hirak, il avait annoncé dès sa libération reprendre son métier et son combat pour la liberté de la presse en Algérie.
Avec le traditionnel slogan « Etat civil et non militaire », en faveur de la démilitarisation de l’Etat, les protestataires ont fustigé « les services de renseignement terroristes », accusés de torture par des détenus ou ex-détenus du Hirak. Comme chaque vendredi, un important dispositif policier était déployé dans la capitale, tandis qu’un hélicoptère survolait le centre d’Alger.
« J’espère que mes enfants et mes petits-enfants vivront dans une Algérie meilleure que celle dans laquelle j’ai vécu », a témoigné Khadidja, une septuagénaire, qui dit avoir participé à toutes les marches du mouvement depuis le 22 février 2019.
Des marches ont également eu lieu à Oran (ouest), Tizi Ouzou, Bouira, Bordj Bou Arreridj et Annaba (est) pour ce « 107e » vendredi de mobilisation depuis le déclenchement du Hirak.
Pacifique et pluriel, ce mouvement de protestation populaire inédit en Algérie continue de réclamer le démantèlement du « système » en place depuis l’indépendance en 1962, synonyme à ses yeux d’autoritarisme et de corruption.
AFP