Dans une déclaration publiée par son porte-parole, António Guterres a vivement encouragé toutes les parties prenantes à honorer leurs engagements tout au long de la période de mise en œuvre de cet accord. Il a réitéré l’engagement des Nations Unies à aider la République centrafricaine « à ce stade critique ».
Le chef de l’ONU a appelé les pays voisins, les organisations régionales et tous les partenaires internationaux « à soutenir les mesures courageuses que les Centrafricains ont prises pour instaurer une paix et une stabilité durables dans leur pays ».
L’accord de paix a été conclu par le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés reconnus après 10 jours de négociations, à Khartoum, au Soudan, sous l’égide de l’Union africaine avec l’appui des Nations Unies. Il a été paraphé à Khartoum le 5 février.
M. Guterres a salué le leadership de l’Union africaine dans ce dialogue et qualifié d’ « accomplissement important » l’accord obtenu dans le cadre de l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine.
Le Président centrafricain salue un compromis historique
La signature proprement dite de l’accord a eu lieu mercredi 6 février au palais présidentiel de la capitale centrafricaine en présence, entre autres, du chef d’État, Faustin Archange Touadéra, du Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Parfait Onanga Anyanga, ainsi que de plusieurs personnalités nationales et internationales.
« Nous avons réussi à bâtir des compromis historiques », s’est félicité le Président centrafricain, avant de réitérer son engagement pour la mise en œuvre de cet accord de paix. « Je mettrai toutes mes énergies pour que l’accord de paix conclu à Khartoum et signé à Bangui soit mis en œuvre », s’est engagé M. Touadera.
« Je tends une nouvelle fois la main aux groupes signataires de l’accord pour que nous nous mettions ensemble pour poser les bases des prochaines étapes », a déclaré le chef de l’État.
Le Président de la Commission de l’Union africaine a pour sa part souligné la nécessité pour les Centrafricains de s’approprier l’accord. « C’est pour réaffirmer l’indépendance, la souveraineté de la RCA , mais également pour prendre à témoin le peuple souverain de la RCA, que nous avons voulu que cet accord soit signé ici à Bangui, et pour que les parties signataires se l’approprient », a déclaré Moussa Faki Mahamat.
« Il faut à jamais taire les armes » a affirmé M. Mahamat, précisant « le pouvoir n’est pas au bout des fusil, il est plutôt dans les urnes ».
« Il vous appartient de porter la voix de la paix haut et fort pour qu’elle soit entendue toutes les contrés du pays », a dit de son côté le Représentant spécial de l’ONU en RCA, Parfait Onanga-Anyanga, s’adressant aux signataires. Selon lui, l’accord représente un « bon compromis ».
Nouveau leadership pour la MINUSCA
António Guterres a par ailleurs annoncé mercredi la nomination de Mankeur Ndiaye, du Sénégal, au poste de Représentant spécial pour la République centrafricaine (RCA) et chef de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSCA) pour succéder à Parfait Onanga-Anyanga, du Gabon, qui dirige la Mission depuis août 2015.
Le chef de l’ONU a salué l’engagement « sans faille » de M. Onanga-Anyanga à soutenir la RCA, en particulier durant la période de transition 2014-2016, aboutissant au Forum de Bangui et aux élections de 2016.
Mankeur Ndiaye cumule plus de 27 années d’expérience dans le domaine de la diplomatie et des affaires internationales, notamment en tant que ministre des Affaires étrangères du Sénégal de 2012 à 2017. Plus récemment, il a été président du Comité national des industries extractives Initiative pour la transparence au Sénégal (ITIE).