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Migrants secourus en mer : SOS Méditerranée appelle à la solidarité européenne

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L’ONG SOS Méditerranée, qui a secouru en mer près de 1.000 migrants en détresse depuis le début de l’année, a appelé mercredi à l’adoption d’urgence d’un mécanisme de solidarité européenne pour éviter le long blocage à bord de personnes déjà traumatisées.

« Il faut absolument un mécanisme de débarquement prévisible et durable pour les personnes secourues en Méditerranée centrale », a plaidé la fondatrice de SOS Méditerranée, Sophie Beau, à bord de l’Ocean Viking, le navire humanitaire affrété par l’ONG en partenariat avec la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).

Cet appel intervient à la veille d’un conseil européen des ministres de l’Intérieur et de la Justice prévu les 9 et 10 juin sous la présidence française de l’Union européenne, qui s’était fixée pour mission de faire progresser les discussions sur les questions de migrations.

En mai, lors de sa dernière mission en Méditerranée centrale, une des routes migratoires les plus meurtrières au monde, l’Ocean Viking a porté secours à quelque 300 personnes, dont un bébé de trois mois et six femmes enceintes, mais a dû attendre une dizaine de jours avant de se voir désigner un port sûr, en Sicile (Italie), pour débarquer ces rescapés.

Chaque année, des milliers de personnes fuyant conflits ou pauvreté tentent de rejoindre l’Europe en traversant la Méditerranée depuis la Libye, dont les côtes sont distantes de quelque 300 kilomètres de l’Italie. « Il faut absolument qu’il y ait un mécanisme de solidarité qui se mette en place, qui soit prévisible, c’est-à-dire qu’on sache à l’avance où les personnes vont être orientées, une fois qu’elles seront débarquées dans un port sûr », généralement en Italie ou à Malte, pays en première ligne, a plaidé Sophie Beau à Marseille, où est basé le siège de l’ONG.

« Il faut que les autorités italiennes puissent savoir combien de personnes vont être envoyées dans tel ou tel pays, et à l’avance, pour qu’il n’y ait pas de discussions au cas par cas pour chaque sauvetage comme c’est le cas aujourd’hui », avec des blocages qui s’allongent en mer, a-t-elle poursuivi.

« Ce blocage en mer c’est évidemment beaucoup de souffrances psychiques pour les personnes bloquées à bord, comme l’illustre cette personne qui s’est jetée à l’eau lors de la dernière rotation », a souligné Mme Beau. A l’automne 2019, un petit nombre de pays de l’UE avaient apporté leur soutien à un mécanisme temporaire de répartition des demandeurs d’asile et migrants secourus en mer afin d’aider l’Italie et Malte à faire face aux arrivées et à éviter les longs blocages en mer de navires de secours.

Ce « pré-accord » dit de « La Valette » voyait des pays comme la France, l’Allemagne, mais aussi le Portugal ou l’Irlande s’engager, aux côtés de l’Italie et de Malte, à accueillir une partie des migrants débarqués dans les ports italiens ou maltais. Mais l’épidémie de Covid a bouleversé la donne et SOS Méditerranée soutient une relance d’un mécanisme prévisible et durable.

« Voir qu’il y a des millions de personnes d’Ukraine qui sont accueillies en Europe, ça montre que c’est possible », a estimé Sophie Beau, en soulignant que le nombre de personnes secourues en Méditerranée est bien plus faible. Depuis le début de l’année en cours, 17.000 arrivées de migrants traversant depuis l’Afrique ont été enregistrées en Italie, selon le ministère de l’Intérieur italien. 

AFP

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