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Tunisie : une ONG appelle Saeid à mettre fin aux mesures « restrictives »

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L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a appelé vendredi le président tunisien Kais Saied, qui s’est octroyé les pleins pouvoirs, à mettre fin à une série de « pratiques arbitraires », en particulier des « restrictions de liberté » imposées à des politiciens, magistrats et hommes d’affaires.

Elu fin 2019, Kais Saied a invoqué la Constitution, le 25 juillet, pour limoger le chef du gouvernement, suspendre le Parlement et s’arroger tous les pouvoirs (exécutif, parlementaire et judiciaire).

Depuis ce coup de force, des arrestations, des interdictions de voyage et des assignations à résidence ont visé plusieurs personnalités dans le cadre d’une « purge » anti-corruption, suscitant des craintes d’un recul des libertés. Dans un communiqué publié vendredi, l’OMCT a appelé M. Saied « à faire cesser immédiatement les mesures restrictives de liberté imposées par le ministère de l’Intérieur à un nombre toujours plus grand de citoyens ».

L’organisation internationale lui a demandé aussi de « garantir de façon inconditionnelle le respect des engagements internationaux de la Tunisie en matière de droits humains ». Depuis le 25 juillet, « les restrictions de liberté se sont multipliées, touchant aujourd’hui un large spectre de citoyens tunisiens et notamment des personnalités politiques, des députés, des magistrats, des avocats et des hommes d’affaires », selon l’OMCT.

Ces personnes sont « victimes » de mesures qui sont prises « sans base légale, pour une durée illimitée, sans justification ni objectif clair et sans autorisation judiciaire », a-t-elle assuré. « Ces mesures qui étaient jusqu’à présent utilisées comme outil de contrôle sécuritaire semblent aujourd’hui servir aussi des intérêts politiques », a ajouté l’OMCT.

L’OMCT a appelé le pouvoir judiciaire en Tunisie à « jouer pleinement son rôle de garde-fou » pour défendre les droits humains et l’Etat de droit. Fin août, Amnesty international a affirmé avoir recensé depuis le 25 juillet au moins 50 cas d’interdictions de voyage « illégales et arbitraires » ayant ciblé des juges, fonctionnaires et hommes d’affaires ainsi qu’un parlementaire.

La présidence de la République et la justice tunisienne refusent de communiquer sur ces décisions. Le Syndicat des journalistes tunisien a accusé la présidence de poursuivre une « politique de verrouillage » à l’égard des journalistes. Depuis son coup de force, M. Saied n’a toujours pas nommé de nouveau gouvernement ni dévoilé sa « feuille de route », réclamée par plusieurs partis politiques et organisations de la société civile.

AFP

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