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Nairobi : un festival panafricain pour panser les blessures du colonialisme

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Pour la première fois sur le continent, artistes, activistes, intellectuels et décideurs africains se réuniront les 22 et 23 octobre à Nairobi pour réfléchir à une question longtemps étouffée : la justice réparatrice envers les Africains et les descendants d’Africains toujours marqués par l’héritage de l’esclavage et du colonialisme.

Baptisé Wakati Wetu “Notre temps” en swahili ce festival inédit, organisé en partenariat avec Amnesty International, veut offrir un espace de dialogue, de mémoire et de créativité autour des injustices historiques qui continuent d’alimenter les inégalités contemporaines.

“Nous pensons souvent que le colonialisme appartient au passé, mais nous vivons encore dans son ombre,” souligne Rym Khadhraoui, conseillère à la justice raciale d’Amnesty International. “Tant que les États européens refuseront d’assumer leur responsabilité, il sera impossible d’avancer vers une justice véritable.”

Une tribune panafricaine pour la réparation

Le festival s’inscrit dans la continuité du thème de l’année désormais étendu sur une décennie de l’Union africaine, consacré à la justice et aux réparations pour les Africains et la diaspora. Pendant deux jours, les débats, expositions et performances aborderont les questions de restitution des terres, de justice fiscale, de réparations économiques, mais aussi de transformation des structures de domination héritées du colonialisme.

Les organisateurs African Futures Lab, Baraza Media Lab, Reform Initiatives et Deep South Solidarity Fund  ambitionnent de replacer le débat sur les réparations au cœur des politiques africaines et internationales.

Voix et arts pour la mémoire

Le Wakati Wetu Festival réunira une constellation de voix fortes : la romancière Yvonne Adhiambo Owuor, la militante Beatrice Waithera Maina, le chanteur engagé Eric Wainaina, ou encore l’activiste brésilienne Naira Leite, à l’origine de la “Marche d’un million de femmes” prévue en novembre à Rio.

Par leurs discours et performances, ces figures entendent rappeler que réparer, c’est aussi reconstruire la dignité et rompre le silence autour d’un passé qui continue d’empoisonner le présent.

“La réparation ne consiste pas seulement à reconnaître les torts du passé,” insiste Rym Khadhraoui. “Elle exige de déconstruire les systèmes contemporains de discrimination et d’inégalité.”

Imedias.net