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Manifestations au Tchad: l’ONU dénonce l’usage disproportionné de la force

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Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a déploré vendredi l' »usage appparemment disproportionné de la force » dans des manifestations contre la junte au pouvoir au Tchad, et demandé le « retour à l’ordre constitutionnel ». 

« Alors que d’autres manifestations et grèves générales ont été annoncées pour les jours à venir, nous soulignons que le Tchad reste lié par les obligations qui lui incombent en vertu du droit international relatif aux droits humains », et doit garantir le droit à la liberté de réunion pacifique, a déclaré une porte-parole, Marta Hurtado, lors d’un point de presse à Genève.

« Le décret imposant une interdiction générale des manifestations sans autorisation préalable peut porter atteinte à l’exercice du droit de réunion pacifique », a-t-elle ajouté.

L’opposition et la société civile ont manifesté mardi pour dénoncer le « coup d’État institutionnel » après la prise de pouvoir du fils d’Idriss Déby Itno (décédé il y dix jours), Mahamat Idriss Déby, à la tête du Conseil militaire de transition (CMT), qui concentre presque tous les pouvoirs.

Ces rassemblements, qui avaient été interdits par les militaires au pouvoir, ont été réprimés. Six personnes ont été tuées à N’Djamena et dans le sud du pays selon les autorités, neuf selon une ONG locale.

« Nous sommes profondément troublés par l’usage apparemment disproportionné de la force – y compris l’utilisation de balles réelles – par les forces de défense et de sécurité lors des manifestations », a affirmé la porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU.

« Nous comprenons que plus de 700 personnes ont également été arrêtées dans le cadre de ces manifestations. A l’heure actuelle, on ignore combien d’entre elles sont encore en détention », a-t-elle poursuivi.

Le Haut-Commissariat demande « aux institutions publiques concernées de mener des enquêtes impartiales, rapides, efficaces et transparentes sur les violations des droits humains qui ont pu être commises – notamment sur l’utilisation apparente d’une force inutile ou disproportionnée pour disperser les manifestations ».

Il demande également que les forces de défense et de sécurité tchadiennes reçoivent « des instructions claires leur enjoignant de s’abstenir de recourir à la force contre les manifestants pacifiques ».

« En cette période délicate pour le pays, nous soulignons l’importance cruciale de placer les droits humains au centre de tous les efforts, et de garantir un processus inclusif et participatif pour tracer la voie vers le retour à un régime civil et à l’ordre constitutionnel », a conclu Marta Hurtado.

AFP

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