Environ soixante-dix personnes se sont rassemblées samedi matin à Bamako pour une marche de soutien au journaliste français Olivier Dubois, kidnappé le 8 avril dans le nord du Mali.
« Ca fait 100 jours qu’Olivier est détenu, (comme) il est marcheur et fait partie d’un groupe de marche, c’était une très jolie symbolique de se réunir et de faire quelque chose qu’il aime », a dit à l’AFP l’ex-compagne et mère de ses deux enfants, Déborah Al Hawi Al Masri.
La marche de cinq km a suivi un trajet dans la verdure, souvent emprunté par Olivier Dubois selon les organisateurs, dans l’est de Bamako, et aboutissant sur le fleuve Niger. Des amis, des journalistes, ou encore de simple Bamakois ayant répondu à l’appel, ont marché dans une humeur joviale après avoir enfilé un t-shirt blanc imprimé du mot dièse #FreeOlivierDubois (Libérez Olivier Dubois).
« C’est de notre devoir, de mon devoir, de faire en sorte que tout le monde sache qu’aujourd’hui il y a un ressortissant français, un journaliste, qui a voulu faire son travail et qui s’est retrouvé enlevé parce qu’il a voulu nous informer », a ajouté Mme. Al Hawi Al Masri. Sur les rives du fleuve Niger, la porte-parole du Comité de soutien, la journaliste Célia D’Almeida, a déclaré avoir « un sentiment partagé entre la tristesse qu’il ne soit pas là et la joie de voir que tout le monde est présent pour lui, toujours, 100 jours après ».
Visiblement émue, Mme D’Almeida a ajouté: « C’était important de partager cette énergie positive qu’on partage avec Olivier quand on marche, on va la raviver en espérant que ces ondes-là lui arrivent et puissent le porter dans ce qu’il est en train de traverser actuellement. »
D’autres manifestations publiques de soutien au journaliste ont déjà pris place: vendredi, une bâche a été déployée sur la facade de la mairie du Xe arrondissement de Paris ; et début juin, une centaine de personnes s’étaient simultanément réunies à Paris et Bamako.
Olivier Dubois, journaliste indépendant de 46 ans vivant et travaillant au Mali depuis 2015, est le seul otage français connu dans le monde. Il avait annoncé lui-même son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai, expliquant avoir été kidnappé le 8 avril à Gao (nord) par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda.