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Guinée : les avocats de l’opposition demandent la suspension de la coopération militaire française

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Les avocats du FNDC, principal mouvement d’opposition guinéen à la junte du chef d’Etat Mamady Doumbouya, ont demandé jeudi au président français Emmanuel Macron la « suspension de la coopération militaire avec la Guinée », selon un courrier dont l’AFP a eu connaissance vendredi.

Evoquant des informations de presse selon lesquelles Paris a répondu favorablement à une demande de la junte d' »assistance militaire le long de sa frontière nord-est au printemps dernier », Mes William Bourdon et Vincent Brengarth font « part de l’incompréhension la plus totale du FNDC » et de sa « sidération » face à ce « rapprochement militaire entre la France et la Guinée ».

Cette décision « est en contradiction totale avec l’esprit qui préside dans les sanctions prises contre la Guinée, compte tenu du retard pris dans la transition démocratique ». « Un certain nombre d’éléments atteste de la violence de la répression qui s’abat en Guinée », ajoutent les avocats, évoquant les morts dans des manifestations en août.

« Il est bien certain que tous les moyens directement et indirectement mis à la disposition de la junte militaire guinéenne dans le cadre de toute coopération militaire et sécuritaire pourraient être mobilisés au service de la répression », s’inquiètent Mes Bourdon et Brengarth. Interrogés par l’AFP, l’état-major de l’armée française n’a pas souhaité réagir et le Quai d’Orsay n’avait pas répondu en fin d’après-midi.

Le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le président Alpha Condé en septembre 2021 et s’est depuis fait investir président, s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans. Les leaders des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) réunis en sommet extraordinaire fin septembre à New York ont signifié leur impatience au colonel Doumbouya et à ceux qui commandent avec lui depuis le putsch de septembre 2021.

La junte au pouvoir a décrété le 6 août la dissolution du FNDC, qui avait orchestré de 2019 à 2021 la mobilisation contre un troisième mandat présidentiel d’Alpha Condé et qui a organisé ces dernières semaines des manifestations anti-junte. Le FNDC et ce qui reste de l’opposition dénoncent une confiscation du pouvoir, la répression des voix discordantes et une instrumentalisation de la justice.

Depuis le départ du Mali de la force Barkhane, des soldats français restent présents au Niger, au Tchad et au Burkina Faso. La France discute avec les Etats d’Afrique de l’ouest sur d’autres formes plus discrètes de coopération en matière de sécurité et d’opérations contre les jihadistes.

AFP

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