Connect with us

Actualité

Election présidentielle en Tunisie : estimations,participation… Le point sur le scrutin

Published

on

Ce dimanche 15 septembre, la Tunisie tournera une nouvelle page de son histoire, avec le deuxième scrutin démocratique du pays après 2014. Sept millions de citoyens sont attendus dans les bureaux de vote, des dizaines de personnes patientaient devant les bureaux de vote dès l’aube, avant même l’ouverture.

Alors que les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures du matin, l’incertitude demeure, entre le nombre démesuré de candidats (vingt-six !), le désintérêt affiché des Tunisiens, la menace d’un fort taux d’abstention et une économie en berne, matérialisée par un coût de la vie considérable et un chômage qui atteint désormais 15%. Selon l’organisme en charge des élections, le taux de participation  a atteint 16,3% à 13 heures. En 2014, la participation pour le premier tour de scrutin s’était située à 12% à 11 heures  avant de terminer à plus de 60% en fin de journée.

Pour rappel, en 2014, les électeurs avaient dû départager deux tendances politiques : les islamistes et les laïques anti-islamistes et avaient choisi Béji Caïd Essebsi. Ce dernier s’est éteint le 25 juillet à quelques semaines de la fin de son mandat à l’âge de 95 ans. Dimanche,  jour d’élections en Tunisie, son épouse, Chadlia Caïd Essebsi, est morte à son tour, a indiqué leur fils.

Ce dimanche, les choses sont bien différentes : ces dernières années, d’autres forces politiques, disparates et divisées, ont émergé. Le parti du président, Nidaa Tounès, a éclaté en divers mouvements rivaux. Des partisans de la Tunisie pré-démocratique et des populistes sont désormais dans la course. Les observateurs politiques tunisiens rapportent que le scrutin est très ouvert et que tout est possible. La situation est tellement imprévisible qu’il est difficile de pronostiquer qui seront les deux candidats au second tour à l’issue de l’élection de dimanche.

A moins qu’un candidat n’obtienne ce soir la majorité absolue dès le premier tour, les candidats, et surtout les partis, seront face à un défi de taille : celui de préparer parallèlement les législatives prévues pour le 6 octobre et le second tour de la présidentielle, qui devrait se tenir d’ici le 23 octobre. 

De bonnes estimations et des sondages de sorties des urnes seront disponibles dans la nuit de dimanche à lundi. Les résultats préliminaires ne seront annoncés que mardi par l’instance chargée des élections.

Candidats à l’élection présidentielle en Tunisie

Ils sont très exactement 26 à concourir dans cette élection présidentielle. 5 candidats sont présentés dans les médias tunisiens comme ayant davantage de chances de se qualifier pour le second tour.

Abdelfattah Mourou, candidat de Ennahdha

Le camp des islamistes a désigné Abdelfattah Mourou, figure du parti, connu de tous les Tunisiens. En 2012, il s’était présenté comme « indépendant » à l’Assemblée constituante, il apparaît comme le candidat du camp conservateur ayant le plus de chance d’être présent au second tour. Ennahda est la première force politique au Parlement.

Youssef Chahed, le Premier ministre qui veut être président

De formation ingénieur agronome, Youssef Chahed est devenu le plus jeune chef du gouvernement de l’histoire de la Tunisie en 2016, à 40 ans. Il a cependant rompu politiquement avec le président Essebsi début 2019 en quittant le parti Nidaa Tounès et en créant sa propre formation politique, « Vive la Tunisie », devenue deuxième parti au Parlement. Le quarantenaire peut se targuer d’une expérience solide et marque les esprits par son engagement contre le népotisme et la corruption en Tunisie.

Nabil Karoui, candidat populiste

Parfois comparé à Berlusconi, Nabil Karoui jouit d’une popularité certaine en Tunisie. Cet homme d’affaires, qui a fait fortune dans la publicité et la communication, est notamment à la tête de la chaîne de télévision Nessma et bénéficie à ce titre d’une grande exposition médiatique. Nabil Karoui est aussi célèbre pour ses activités caritatives pour les démunis. Son avenir politique s’écrit cependant en pointillés : il est actuellement en prison, inculpé pour « blanchiment d’argent » et soupçonné d’évasion fiscale. Mais sa candidature a été officiellement validée.

Abdelkrim Zbidi, candidat soutenu par Nidaa Tounès

L’ancien ministre de la Défense est l’homme qu’a choisi de soutenir le parti du président Béji Caïd Essebsi, même si le candidat se revendique « indépendant ». Il apparaît comme un politique d’expérience et appelle à un rassemblement autour de lui, se disant prêt, notamment, à travailler avec Ennahdha si le parti accepte ses conditions.

Mohamed Abbou, candidat du Courant démocrate

Cet avocat auprès de la Cour de cassation, qui fut un farouche opposant à Ben Ali, est cité dans les médias tunisiens comme un candidat ayant quelques chances dans cette élection. Il a été ministre quelques mois en 2012, en charge de la réforme administrative. Il apparaît comme un chantre de la lutte contre la corruption.

Les autres candidats :

– Salma Elloumi : Parti de l’Espoir
– Abir Moussi : Parti Destourien (Constitutionnel) Libre
– Mongi Rahoui : Front Populaire
– Mohammed Lotfi Mraihi : Union Populaire Républicaine
– Mehdi Jomaa : L’Initiative (Al Badil)
– Hammadi Jbeli : Indépendant
– Hamma Hammami : Coalition Partisane
– Moncef Marzouki : Mouvance Tunisie de la Volonté
– Mohammed Sghaier Nouri : Indépendant
– Mohamed Hechmi Hamdi : Courant Al Mahabba (L’Amabilité)
– Omar Mansour : Indépendant
– Kais Saied : Indépendant
– Elias Fakhfekh : Ettakattol (Formation Démocratique pour le Travail et les Libertés)
– Said Aidi : Béni Watani (Enfants de ma Patrie)
– Safi Said : Indépendant
– Néji Jalloul : Indépendant
– Hatem Boulabiar : Indépendant
– Abid Briki : En avant la Tunisie
– Seifeddine Makhlouf : Coalition AL Karama (Dignité)

Sondages et tendances sur l’élection présidentielle en Tunisie

Les autorités en charge de l’organisation du scrutin ont interdit la publication de sondages sur l’élection présidentielle, ce qui rend encore plus incertain le scénario politique des prochains jours. Restent que des enquêtes d’opinion circulent depuis quelques semaines, comme le rapporte France 24. « Beaucoup placent en tête l’homme d’affaires et magnat des médias Nabil Karoui », indique le média, qui donne par ailleurs l’analyse du politologue Hamza Meddeb. Selon lui, il est très probable que le candidat d’Ennahdha « soit au second tour ». Et d’ajouter : « La grande inconnue sera son rival vu la fragmentation du paysage séculariste, ça pourrait être Nabil Karoui, Youssef Chahed, ou AbdelkrimZbidi ».

Résultat de l’élection présidentielle en Tunisie

Les premières estimations de résultat du premier tour de l’élection présidentielle seront données ce dimanche soir par des instituts de sondages. L’instance d’organisation des élections (Isie) publiera les résultats préliminaires mardi 17 septembre.

Date du second tour de l’élection présidentielle en Tunisie

La campagne va s’intensifier une fois que deux candidats seront qualifiés pour le second tour, qui doit avoir lieu avant le 4 novembre. Mais pour l’heure, la date du second tour de la présidentielle en Tunisie n’a pas été fixée.

Internaute

Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com