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Ebola : six pays placés en « alerte urgente » après l’apparition de foyers en RDC et en Guinée (OMS)

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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) veut éviter le spectre d’une autre crise épidémique et a placé mardi six pays en état « d’alerte urgente », à la suite d’une résurgence du virus mortel d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC) et en Guinée.

« Nous avons déjà alerté les six pays voisins, y compris bien sûr la Sierra Leone et le Liberia (pays voisins de la Guinée), et ils agissent très rapidement pour se préparer et être prêts et pour rechercher toute infection potentielle », a déclaré Margaret Harris, porte-parole de l’OMS, lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève. La Dre Harris n’a pas précisé les autres pays, en plus de Freetown et Monrovia.

La RDC est frontalière de huit pays : l’Angola, le Burundi, l’Ouganda, la République centrafricaine, la République du Congo, le Rwanda, le Soudan du Sud et la Zambie. De son côté, la Guinée a cinq frontières terrestres : la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Sénégal, ainsi que le Libéria et la Sierra Leone, les deux pays les plus proches de la Guinée forestière.

115 cas contacts identifiés en Guinée et 300 en RDC

A quelques jours d’intervalle, des cas d’infection au virus Ebola sont réapparus en RDC et en Guinée. La Guinée compte dix cas suspects et trois personnes sont déjà mortes du virus mortel depuis le début de cette nouvelle épidémie.

« Nous savons maintenant qu’il y a 7 cas (3 confirmés, 4 probables) en Guinée et que 3 d’entre eux sont morts », a ajouté la porte-parole de l’OMS.

« Nous avons identifié 115 contacts et la majorité d’entre eux, soit 109, ont été retrouvés.  Les contacts sont à Nzérékoré (dans le sud-est du pays) mais aussi à Conakry , la capitale guinéenne », a poursuivi la Dre Harris. 

L’OMS soutient les autorités guinéennes dans la mise en place de structures de traitement pour la recherche des contacts et pour accélérer la réponse. 

Du côté de l’Est de la RDC, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU a déjà identifié 300 contacts.

« Nous avons également une épidémie en cours au Nord-Kivu, il n’y a aucun lien entre les deux. Nous n’avons vu aucune preuve d’un quelconque lien. Mais elles se poursuivent en même temps », a fait valoir la Dre Harris.

Aucun lien entre les deux épidémies

Si la RDC et la Guinée sont distantes de plusieurs milliers de kilomètres, excluant a priori tout lien entre ces événements concomitants, ce retour d’Ebola, a suscité l’inquiétude surtout en Afrique de l’Ouest.

« Les épidémies en Guinée et en République démocratique du Congo sont totalement indépendantes, mais nous sommes confrontés à des défis similaires dans les deux cas », avait d’ailleurs déclaré hier lundi, le Dr Tedros, Directeur général de l’OMS lors de sa conférence bi-hebdomadaire virtuelle. 

En attendant, l’OMS procéde au séquençage des échantillons du virus dans les deux pays pour en savoir plus sur les origines et identifier les souches est en cours.

« Nous ne savons pas si cela est dû au fait que le virus Ebola persiste dans la population humaine ou s’il est simplement en train de quitter à nouveau la population animale, mais le séquençage génétique en cours nous aidera à obtenir ces informations », a fait valoir la Dre Harris.

Plus largement, les deux épidémies se produisent dans des régions qui ont une expérience récente de l’Ebola.  Ils « peuvent en tirer profit, en termes de capacité de surveillance, de réaction rapide, de recherche des contacts, d’engagement communautaire, de soins cliniques et autres », a ajouté le Dr Tedros. 

Le défi de l’engagement communautaire

L’agence onusienne espère donc que cette expérience fera une très grande différence.

« Mais, bien sûr, nous apportons tout le soutien nécessaire », a insisté le patron de l’OMS. 

« Ce qui est essentiel, c’est de décentraliser les opérations aux niveaux les plus bas, de s’assurer que les opérations sont avec la communauté et que la communauté s’approprie ces opérations – que le travail est centré sur la communauté et de travailler avec la communauté », a détaillé la Dre Harris.

Selon la porte-parole de l’OMS, « une approche unique de l’engagement communautaire n’est pas efficace ».

Chaque communauté est unique et « l’engagement doit vraiment être hyper contextualisé avec les communautés concernées », souligne l’agence onusienne.

« C’est la leçon que nous apprenons à chaque fois et chaque fois que nous nous améliorons sur ce point et que nous devons nous améliorer sur ce point », a ajouté la porte-parole de l’OMS. 

La RDC a entamé lundi sa campagne de vaccination

Si la Guinée n’a pas encore commencé de vacciner les populations de la Guinée forestières, les autorités congolaises ont lancé hier lundi la campagne de vaccination contre Ebola à Butembo, une semaine seulement après la résurgence du virus.

Le personnel de l’hôpital de Matanda, où le premier cas positif a été traité, a été le premier à recevoir le vaccin.

« Normalement, la vaccination se fait autour des cas signalés et de toutes sortes de travailleurs de première ligne », a précisé la Dre Harris. « Mais là encore, ce sont les autorités locales qui prennent les décisions en fonction des besoins de leur communauté et, bien sûr, de ce qui est faisable », a conclu la porte-parole de l’OMS.

Provoquant une fièvre brutale, des maux de tête, des vomissements et diarrhées, le virus Ebola a été identifié pour la première fois en 1976 au Zaïre, l’actuelle RDC. La  fin de la onzième épidémie dans ce pays, qui a causé la mort de 55 personnes sur 130 cas recensés dans la province de l’Equateur (nord-ouest), a été déclarée le 18 novembre dernier.

L’épidémie guinéenne partie en décembre 2013 de la Guinée forestières s’était ensuite propagée au Libéria et en Sierra Leone voisins. Elle s’était éteinte en 2016 ayant provoqué plus de 28.000 cas, dont plus de 11.000 morts.

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