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Deuxième tour de la présidentielle à Sao Tomé-et-Principe, habitué à l’alternance

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Sao Tomé-et-Principe, petit archipel lusophone du Golfe de Guinée, élit dimanche son nouveau président de la République au deuxième tour de scrutin dans un pays considéré comme l’un des modèles de démocratie parlementaire en Afrique, habitué aux alternances politiques pacifiques.

Carlos Vila Nova, candidat du principal parti de l’opposition, l’Action indépendante démocratique (ADI, centre-droit), arrivé en tête au premier tour le 18 juillet avec 39,47% des suffrages, fait face à Guilherme Posser da Costa, du Mouvement pour la libération de Sao Tomé-et-Principe (MLSTP, social-démocrate), pilier de la coalition gouvernementale, arrivé deuxième (20,75%).

« Les bureaux de vote viennent d’ouvrir », a déclaré à l’AFP par téléphone Fernando Maquengo, le président de la Commission électorale nationale (CEN). Ce second tour, initialement prévu le 8 août, a été repoussé à deux reprises après un recours contentieux d’un candidat, le président de l’Assemblée nationale Delfim das Neves, troisième au premier tour, finalement débouté.

Ils étaient 19 prétendants le 18 juillet à se présenter au suffrage universel pour tenter de succéder pour cinq ans à Evaristo Carvalho, élu en 2016, qui ne se représentait pas. Dans ce pays de quelque 210.000 habitants, colonie portugaise jusqu’en 1975, le président n’a qu’un rôle honorifique, de représentation et de promulgation des textes, l’essentiel du pouvoir exécutif dans ce régime parlementaire revenant au Premier ministre.

Ce poste est occupé par Jorge Lopes Bom Jesus, du MLSTP, depuis qu’une coalition de gauche a remporté les législatives de 2018 contre l’ADI d’Evaristo Carvalho. Carlos Vila Nova, homme d’affaires de 62 ans, ingénieur en télécommunications de formation, a été ministre des travaux publics au sein d’un gouvernement de l’ADI mais demeure assez peu connu du grand public.

Guilherme Posser da Costa, 68 ans, formé en droit à l’université de Coimbra au Portugal, a été chef du gouvernement de 1999 à 2001 et trois fois ministre des Affaires étrangères. Après 15 années d’un régime marxiste au parti unique, Sao Tomé s’est ouvert au multipartisme en 1991. Puis, après plusieurs tentatives de coup d’Etat, dont les dernières en 2003 et 2009, le régime parlementaire s’y est affirmé et a permis plusieurs alternances au pouvoir entre les deux grandes forces qui animent la vie politique, l’ADI et le MLSTP, ce dernier issu de l’ancien parti unique.

Certains candidats avaient fait campagne en dénonçant la corruption qui afflige selon eux le pays. Dans son rapport 2020 sur l’Indice de perception de la corruption dans le monde, l’ONG Transparency International a classé Sao Tomé-et-Principe au 66e rang sur 180 pays. Sao Tomé dépend à environ 90% de l’aide internationale pour ses investissements d’infrastructures et ses importations de produits finis.

Ses principaux revenus propres sont issus des exportations de cacao, de café, ainsi que du tourisme. L’agriculture vivrière sur des terres très fertiles et irriguées par des pluies abondantes, ainsi que la pêche artisanale assurent cependant une grande partie de la nourriture quotidienne.

L’archipel – formé de deux îles principales, Sao Tomé et Principe -, où l’immense majorité des enfants sont scolarisés et où les crèches sont nombreuses, figure au 135e rang mondial sur quelque 190 pays dans le dernier classement de l’ONU pour l’Indice de Développement Humain (IDH). En 2017, les deux tiers de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.

AFP

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