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Cameroun : turbulences dans le premier parti d’opposition qui exclut 34 membres

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Le Social Democratic Front (SDF), premier parti d’opposition au Cameroun, a exclu 34 militants accusés d' »actes inacceptables contre la hiérarchie », après que certains d’entre eux ont saisi la justice de décisions du parti, a indiqué mardi un représentant de cette formation à l’AFP.

Le comité exécutif national du parti « a pris acte à l’unanimité de ses membres de l’auto-exclusion de 34 membres », dont neuf de ce même comité, et 25 autres « de différentes structures de base », a précisé la secrétaire générale du SDF, Adeline Lord Djomgang, dans un communiqué.

Le SDF reproche à ces militants d’avoir agi « en violation des statuts et règlements intérieurs » du parti. Au total, 32 dirigeants ont déposé deux plaintes à Yaoundé: la première le 10 février, devant le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi, et la seconde une semaine plus tard, en référé, auprès du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif, afin d’annuler et suspendre plusieurs décisions du parti.

Une source judiciaire a précisé à l’AFP sous couvert d’anonymat que les audiences des deux procès se tiendraient le 2 mars. Les membres exclus dénoncent notamment la gouvernance et la gestion financière de l’organisation, réclamant entre autre la désignation d’un expert-comptable pour « procéder à un audit indépendant des comptes bancaires du SDF ».

Ils sollicitent également l’annulation d’une décision prise en juin par le président du parti depuis sa fondation en 1990, John Fru Ndi, qui a instauré un nouveau comité exécutif, l’instance qui a prononcé leur exclusion. Ils l’accusent d’avoir agi « en violation totale des statuts », selon un communiqué des membres exclus.

Parmi les personnalités sanctionnés, Jean-Michel Nintcheu, député du SDF à Douala, a dénoncé cette sanction et regretté une « fuite en avant pathétique » de M. Fru Ndi. « Ils sont complètement déstabilisés par notre procédure devant les tribunaux. Ils croient naïvement qu’en nous excluant ils vont l’arrêter ! », a-t-il déclaré à l’AFP.

Le SDF demeure le plus important parti d’opposition malgré de récents revers électoraux dans les deux régions anglophones camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à un sanglant conflit entre l’armée et des rebelles séparatistes.

Son influence est toutefois limitée, et il ne compte que cinq députés et sept sénateurs. Son chef, plusieurs fois candidat à l’élection présidentielle face à Paul Biya qui dirige le pays depuis plus de 40 ans, a annoncé qu’il passerait la main l’issue du prochain congrès du SDF en juillet.

AFP

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