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Barricades et routes bloquées à travers le Soudan après un conflit tribal

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Des milliers de membres de l’ethnie des Haoussas, impliquée dans le conflit tribal qui endeuille depuis une semaine le Soudan, ont monté lundi des barricades et attaqué des bâtiments publics dans plusieurs villes, ont rapporté des témoins.

Selon le dernier bilan officiel, 60 personnes ont été tuées et 163 blessées, dont une dizaine grièvement, en une semaine dans des affrontements dans l’Etat du Nil Bleu, frontalier de l’Ethiopie. Les violences ont opposé les Haoussas, des agriculteurs africains présents dans toute la bande sahélienne, à un autre clan africain, les Bartis. Les premiers se disent lésés et réclament la formation d’une autorité locale qui superviserait l’accès aux terres et à l’eau.

Les seconds se disent propriétaires de la terre et refusent tout passage aux habitants n’appartenant pas à leur clan ou supervision hors système tribal. Alors que les troupes déployées en renfort dans le Nil Bleu y maintiennent un calme précaire après des jours d’affrontements à l’arme à feu, la situation semble dégénérer ailleurs.

A Kassala (est), le gouvernorat a décrété une interdiction de rassemblement après que plusieurs milliers de Haoussas « ont incendié une partie des locaux du gouvernement local, des administrations et des magasins », selon un témoin, Hussein Saleh. Idriss Hussein, un autre habitant, ajoute que les Haoussas « bloquent les routes en brandissant des bâtons ». « C’est la panique dans le centre-ville », assure-t-il encore à l’AFP par téléphone, alors que selon un autre témoin, « magasins et banques ont baissé leur rideau ».

A Wad Madani, à 200 kilomètres au sud de Khartoum, « des centaines de Haoussas ont monté des barricades de pierres et de pneus brûlés sur le principal pont et bloquent la circulation », indique Adel Ahmed, un autre habitant joint par téléphone. L’eau et les terres, vitales pour agriculteurs et éleveurs, ont déjà causé des centaines de morts ces derniers mois lors de conflits tribaux dans un pays où de très nombreuses armes circulent après des décennies de guerre civile et de guérillas rebelles.

Les violences connaissent aussi un regain, notent les experts, depuis le putsch à Khartoum en octobre 2021 qui a créé un vide sécuritaire. Et elles servent, accusent les pro-démocratie, les intérêts du pouvoir militaire et de ses alliés ex-rebelles qui font ainsi pression pour obtenir des gains politiques.

Les Haoussas sont l’une des ethnies les plus importantes d’Afrique avec des dizaines de millions de membres du Sénégal au Soudan. Dans ce dernier pays, dont ils partagent la religion majoritaire, l’islam, mais pas la langue officielle, l’arabe, car ils parlent haoussa, ils sont près de trois millions. Ils vivent principalement de l’agriculture au Darfour, frontalier du Tchad, dans l’Etat d’al-Jazira, au sud de Khartoum, ainsi que dans les Etats de Kessala, de Gedaref, de Sennar et du Nil Bleu, qui bordent l’Erythrée et l’Ethiopie.

AFP

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