Face à un regain de désinformation alimenté par les récentes déclarations du président américain Donald Trump, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a tenu à rappeler, mercredi, qu’aucun lien avéré n’existe entre l’autisme, les vaccins et l’usage du paracétamol pendant la grossesse.
Les propos de M. Trump, suggérant que le Tylenol et certains vaccins infantiles pourraient contribuer aux troubles du spectre autistique, s’inscrivent dans une longue série de polémiques entourant la vaccination et les traitements administrés aux femmes enceintes. Mais pour l’agence sanitaire des Nations Unies, la science est claire : « de nombreuses preuves solides » démontrent l’absence de corrélation.
Depuis plus de deux décennies, les experts mandatés par l’OMS se penchent sur ces accusations récurrentes. Les premières études reliant vaccins et autisme largement diffusées dans les années 1990 ont depuis été démontées et invalidées. Malgré cela, les rumeurs persistent, alimentées par la méfiance à l’égard des institutions médicales et les discours politiques.
L’organisation rappelle que plusieurs études épidémiologiques à grande échelle menées dans différents pays parviennent toutes à la même conclusion : ni les adjuvants comme le thiomersal ou l’aluminium, ni l’acétaminophène pris pendant la grossesse, ne sont responsables de troubles autistiques.
Le débat ne relève pas uniquement de la science mais aussi de la confiance publique. Selon l’OMS, le calendrier de vaccination infantile, appliqué à l’échelle mondiale, a permis de sauver 154 millions de vies en 50 ans. Le remettre en cause, même indirectement, fragilise l’adhésion des populations et menace la protection collective.
À l’échelle mondiale, environ 62 millions de personnes vivent aujourd’hui avec un trouble du spectre autistique. Si les causes exactes demeurent incertaines, les chercheurs s’accordent à dire qu’il s’agit d’un phénomène complexe, impliquant des facteurs multiples et non une simple relation de cause à effet.
Alors que les dirigeants mondiaux se réunissent ce jeudi à New York pour discuter des maladies non transmissibles et de la santé mentale, l’OMS insiste : les politiques publiques doivent reposer sur des données probantes et non sur des spéculations.
La lutte contre l’autisme passe par un meilleur accès aux diagnostics, aux soins et à l’éducation spécialisée et non par la remise en cause des vaccins ou des médicaments courants, martèle l’agence.
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