L’aube s’est levée sur une capitale en ébullition. À Conakry, toutes les attentions convergent vers la Cour suprême, où un événement hautement symbolique pourrait se produire : le dépôt du dossier de candidature du général Mamadi Doumbouya à la présidentielle de 2025.
Depuis les premières heures, le cœur administratif de la ville est sous haute surveillance. Des pick-up des forces spéciales et des patrouilles de police occupent les abords de la Cour.
Dans la foule, les chants résonnent. Les partisans du CNRD, fidèles au chef de la transition, ont pris d’assaut les alentours de l’institution. Ils brandissent des pancartes à l’effigie du général, entonnent des slogans de soutien et dansent sous le soleil du matin. Les visages expriment à la fois la ferveur et l’attente : celle de voir leur leader franchir le pas.
« Nous voulons qu’il continue le travail qu’il a commencé », lance une femme, drapée dans un pagne aux couleurs nationales. D’autres, plus prudents, observent la scène de loin, conscients des enjeux politiques que recèle cette journée.
Car si Mamadi Doumbouya officialise sa candidature, ce serait un tournant historique dans la transition qu’il avait lui-même initiée après le renversement d’Alpha Condé en 2021. Une transition qu’il avait promis de mener vers des élections libres, mais dont l’issue semble désormais le ramener au centre du jeu politique.
Dans les chancelleries étrangères comme dans les milieux diplomatiques à Conakry, on scrute chaque signe, chaque mouvement. La Guinée s’apprête, peut-être, à écrire une nouvelle page de son histoire contemporaine entre continuité du pouvoir et aspirations démocratiques.
En ce lundi 3 novembre, la Cour suprême est bien plus qu’un lieu de dépôt de dossier : elle est devenue, le temps d’un jour, le théâtre du destin politique d’un pays tout entier.
Imedias.net