L’Université de police d’Éthiopie (EPU), sise dans la ville de Sendafa (centre), s’est dotée d’un Centre de formation à l’examen des scènes de crime lié à la traite des personnes et au trafic illicite de migrants. Cette infrastructure de classe mondiale a été construite et équipée à la faveur d’un programme de lutte contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants à l’intérieur et à partir de la Corne de l’Afrique. Baptisé « Better Migration Management » (BMM), ou Meilleure gestion des migrations, ce programme est cofinancé par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ) et l’Union européenne (UE).
Le programme qui couvre la période entre 2016 et 2025 est mis en œuvre, entre autres, par l’agence allemande de coopération internationale (GIZ) et CIVIPOL, opérateur de coopération technique internationale du ministère français de l’Intérieur. Le Centre de l’EPU comprend un laboratoire médico-légal polyvalent pour la formation pratique en criminalistique, des salles de classe pour la reconstitution de scènes de crime, ainsi que des scènes de crime reconstituées en extérieur pour une simulation réaliste, a fait savoir la GIZ.
Lutte contre la criminalité transnationale organisée
Il constitue une avancée significative dans les efforts déployés par l’Éthiopie pour lutter contre la criminalité transnationale organisée et protéger les populations vulnérables, tout en renforçant les capacités d’enquête et la coopération régionale, a indiqué, de son côté, CIVIPOL. L’établissement permettra de renforcer durablement les capacités des forces de l’ordre éthiopiennes en matière de gestion des scènes de crime liées à la traite et au trafic illicite de migrants, d’institutionnaliser le programme BMM dans le système national de formation de l’EPU et de jeter les bases d’une coopération transfrontalière accrue, a-t-on ajouté.
Il pose aussi les bases d’un Centre régional d’excellence en formation, au service des pays de la Corne de l’Afrique, dont le Kenya, l’Ouganda, Djibouti, la Somalie et le Soudan du Sud, a-t-on relevé. La Corne de l’Afrique constitue une plaque tournante de la migration, mais aussi une région d’origine, de transit et de destination pour la traite d’êtres humains et le trafic de migrants, selon l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol).
Le BMM vise à permettre aux autorités et institutions nationales de faciliter une migration sûre, ordonnée et régulière, et de lutter efficacement contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants à l’intérieur et à partir de la Corne de l’Afrique, en adoptant une approche fondée sur les droits de l’homme. Les activités du programme portent sur la gouvernance des migrations, le renforcement des institutions efficaces pour lutter contre la traite et le trafic illicite, et la protection.
dpa