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Siguiri : Entre tambours et poussière, le Kondén écrit la mémoire vivante du Mandingue

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Sur l’esplanade de la Maison des jeunes, un spectacle d’une rare intensité culturelle a marqué la visite de travail du ministre de la Culture, Moussa Moïse Sylla. À l’honneur, la danse traditionnelle Kondén, joyau du patrimoine mandingue, a livré toute sa puissance rituelle et symbolique, dans une mise en scène impressionnante mêlant rythmes effrénés, masques mystiques et ferveur populaire.

Originaire de la Haute Guinée, le Kondén également appelé Konkoba ou Kondé est bien plus qu’une performance artistique. Il s’agit d’un rite de célébration, souvent lié aux périodes de récolte ou aux événements communautaires majeurs. Son apparition est toujours perçue comme un moment fort, à la croisée de la tradition, de la transmission et du spectacle.

Le personnage central de cette danse est un masque imposant, parfois sculpté avec plusieurs paires d’yeux, orné de fibres de raphia et de détails métalliques. Il incarne une figure redoutée mais respectée, utilisée depuis des générations comme outil pédagogique et moral. D’après les anciens, le Kondén n’appartient à aucune société secrète, mais joue un rôle éducatif majeur dans la communauté : il inspire la crainte respectueuse chez les enfants, tout en transmettant les valeurs de discipline et de respect.

Accompagné par les percussions traditionnelles djembés et dunun konkoba, le Kondén exécute des mouvements rapides et dynamiques. Les jeunes danseurs, enveloppés de pailles, démontrent une agilité spectaculaire, incarnant la force de la jeunesse mandingue. Le rythme est soutenu, presque hypnotique, propulsant les interprètes dans une transe qui captive aussi bien les spectateurs que les invités officiels.

À travers cette démonstration, les habitants de Siguiri ont offert un accueil à la fois authentique et culturellement ancré à leur hôte de marque.

En valorisant le Kondén, c’est tout un pan de l’identité guinéenne qui continue de vivre, de s’exprimer et de transmettre ses valeurs aux jeunes générations, entre mémoire collective et modernité assumée.