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Sénégal : une ex-Première ministre lâche le président Sall

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L’ancienne Première ministre Aminata Mimi Touré a jeté dimanche un pavé dans la mare politique sénégalaise en annonçant son retrait du groupe soutenant le chef de l’Etat au Parlement et en liant sa décision à son opposition à un troisième mandat présidentiel de Macky Sall.

Mme Touré, cheffe du gouvernement de M. Sall de 2013 à 2014, a justifié sa démission du groupe parlementaire présidentiel par sa mise à l’écart à la dernière minute du poste de présidente de l’Assemblée élue en juillet. Elle a expliqué cette mise à l’écart par son opposition à une éventuelle candidature de M. Sall à un troisième mandat lors de la présidentielle de 2024.

« La question centrale qui, au fond, est à l’origine de tout ceci » est celle d’un troisième mandat, « impossible juridiquement, impossible moralement », a-t-elle dit à la presse. Le sujet est appelé à dominer le débat ces prochains mois. M. Sall, élu en 2012, réélu en 2019, entretient le flou sur ses intentions en 2024. Une candidature risquerait de provoquer de vives tensions dans un pays considéré comme un îlot de stabilité dans une région troublée.

Des partisans de M. Sall défendent l’idée d’un troisième mandat en invoquant la révision constitutionnelle de 2016, qui aurait selon eux remis les compteurs à zéro, même si le nombre de mandats est limité à deux. Mme Touré a assuré qu’elle n’aurait pas conduit la liste présidentielle aux législatives en juillet sans un « accord ferme » avec M. Sall pour que lui soit attribuée la présidence de l’Assemblée.

Le jour de l’élection du président le 12 septembre, M. Sall l’a appelée 17 minutes avant l’arrivée de ses émissaires pour annoncer le choix de son candidat, Amadou Mame Diop. Ce dernier a été élu lors d’une séance chaotique. Mme Touré a souligné sa « loyauté (au président)pendant plus de 10 ans en dépit des nombreuses injustices qu’il m’a fait lui-même subir ». « La politique, ce n’est pas la ruse, l’abus de confiance et la préférence familiale », a-t-elle déclaré.

« Comme président de l’Union (africaine), le président Macky Sall a l’obligation de donner l’exemple à l’Afrique. Le président Macky Sall a l’obligation de respecter la Constitution à la lettre », a-t-elle dit. Mme Touré a dit qu’elle pensait « très sérieusement » à la présidentielle de 2024. En attendant, elle va rejoindre les non-inscrits.

Sa démission du groupe laisse le camp présidentiel dans une situation délicate. Celui-ci n’avait conservé sa majorité absolue qu’à une voix près, à la faveur du ralliement d’un député d’opposition.

AFP

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