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Sénégal : perpétuité pour un chef rebelle en fuite pour un massacre en Casamance

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Un chef rebelle de Casamance en fuite et deux autres hommes ont été condamnés lundi à la prison à perpétuité pour assassinat et insurrection armée, après le massacre de 14 hommes dans cette région sud du Sénégal, a indiqué leur avocat.

Chef d’une faction militaire du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, rébellion indépendantiste) et jugé par contumace, César Atoute Badiate, un membre de ce mouvement rebelle, Omar Ampoï Bodian, et un journaliste, René Capain Bassène, ont été condamnés à la prison à vie par le tribunal de Ziguinchor, principale ville de cette région, a dit à l’AFP leur avocat Ciré Clédor Ly.

Le tribunal a suivi les réquisitions prononcées par le parquet en avril. Seize personnes répondaient de vol en réunion avec usage d’armes, assassinat, prise d’otages, séquestration, insurrection armée et association de malfaiteurs, en relation avec la mort, le 6 janvier 2018, de quatorze hommes partis chercher du bois dans la forêt protégée de Bayotte, proche de Ziguinchor.

Ils avaient été rassemblés puis tués froidement par des individus armés. La forêt sert de couvert aux rebelles casamançais. Les autorités sénégalaises accusent aussi les rebelles de se financer grâce au trafic de bois, ainsi que celui de cannabis. Onze prévenus ont été acquittés et deux condamnés à six mois de prison avec sursis.

Le journaliste René Capain Bassène était au moment des faits employé au service de communication d’une Agence pour la reconstruction de la Casamance. Il a été présenté comme le cerveau du massacre, ce qu’il a contesté au cours du procès. L’avocat des prévenus a dénoncé « une escroquerie judiciaire ».

Me Ly, joint au téléphone, a annoncé un appel pour Omar Ampoï Bodian. M. Bassène avait déclaré, selon lui, qu’il ne ferait pas appel s’il était condamné. « Les victimes (rescapées) ont dit à la barre qu’elles ne reconnaissaient pas les accusés, ne les ont jamais vus. Ce sont des aveux qui leur ont été prêtés, décrédibilisant toute l’enquête, en plus des tortures » subies par des prévenus, a-t-il dit.

La Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est le théâtre d’un des plus vieux conflits du continent depuis que des indépendantistes ont pris le maquis avec un armement rudimentaire après la répression d’une marche du MFDC) en décembre 1982. Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie, le conflit a persisté à petit feu. L’armée sénégalaise a lancé une nouvelle opération contre la rébellion en mars.

AFP

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