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Sénégal : ouverture d’une enquête après la mort d’un opposant en détention

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La justice sénégalaise a ouvert une enquête sur la mort en détention cette semaine à Dakar d’un opposant qui aurait subi « des actes de torture et de mauvais traitements », a indiqué son avocat vendredi à l’AFP.

François Mancabou, la cinquantaine, avait été arrêté le 17 juin à Dakar, en lien avec une manifestation interdite de l’opposition. Il était un membre présumé du groupe appelé « force spéciale » dont une dizaine ont été depuis arrêtés, proche du parti du principal opposant Ousmane Sonkho selon la presse.

M. Mancabou était notamment poursuivi pour « des faits d’actes de terrorisme et d’atteinte à la sûreté de l’Etat », a affirmé le procureur de la République Amady Diouf, lors d’une conférence de presse jeudi soir à Dakar. Son rôle consistait « à développer des stratégies d’attaque contre les forces de défense et de sécurité lors des manifestations », selon M. Diouf.

« François Mancabou a été torturé, c’est ce qu’il a dit à sa femme, ses proches et à moi-même quand il m’a dit +voilà ce que ces gens m’ont fait+ », alors que son état de santé était déjà très dégradé, a déclaré à l’AFP son avocat Patrick Kabou.

Le procureur Diouf a expliqué jeudi à Dakar que M. Mancabou « a violemment cogné le mur et les grilles de la cellule de détention, sans que l’on sache réellement ses motivations profondes ». « Les enquêteurs disposent d’images vidéo de 13 minutes qui seront versées dans la procédure », a-t-il ajouté, déclarant qu’une enquête a été ouverte pour « déterminer les causes et circonstances exactes du décès ».

« Une autopsie a été instamment ordonnée par le ministère public », a-t-il ajouté. « Est-ce que dans cette situation, on peut prendre le temps de filmer et de ne rien faire ? », a réagi Me Kabou.

« L’officier qui est censé veiller n’a rien fait, donc il y a eu une faute et non-assistance à personne en danger », a-t-il poursuivi. Me Kabou a aussi réclamé que l’enquête soit réellement indépendante et non confiée à une structure de la police.

« Sa famille comme ses avocats avaient demandé l’assistance du médecin de famille mais les autorités policières et médicales ont opposé de nombreux obstacles à cette demande », ont déclaré trois ONG locales de droits humains se disant « très préoccupées » par ce décès et exigeant une enquête indépendante.

AFP

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