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«Nous en avons assez» : au Soudan du Sud, la société civile lance un appel au changement

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Une coalition issue de la société civile du Soudan du Sud a lancé vendredi une campagne réclamant le changement après 10 années d’indépendance marquées par la guerre civile, la corruption et la pauvreté. 

La Coalition du peuple pour l’action civile (PCCA) – qui rassemble notamment universitaires, avocats, groupes de femmes et de jeunes ainsi que d’anciens officiels – a appelé les Sud-Soudanais sur le territoire et à l’étranger à se mobiliser et « faire entendre leur voix ».

« Nous invitons tous les citoyens du Soudan du Sud à rejoindre par milliers la coalition », a déclaré Rajab Mohandis, figure de la société civile et représentant de la PCCA lors d’une conférence de presse organisée jeudi à Juba, la capitale.

« Nous avons eu assez de guerre, assez de corruption, assez d’insécurité, assez de difficultés économiques, assez de négligence envers le public et de défaillance des dirigeants », a-t-il ajouté, affirmant que si rien ne change le pays pourrait retomber dans la guerre.

L’administration du président Salva Kiir « a complètement échoué dans ses responsabilités », accuse-t-il. C’est la première fois dans l’histoire du pays qu’une telle initiative est lancée par la société civile.

Le gouvernement n’a pas immédiatement réagi à l’appel de PCCA, un document de 12 pages comportant une série de demandes et publié vendredi. Toute manifestation publique pourrait être durement réprimée par les autorités.

En 2011, le Soudan du Sud avait fêté son indépendance du Soudan dans l’allégresse. Mais dix ans plus tard, le pays est plus fragile que jamais, avec un Etat embryonnaire, constamment menacé par les luttes de pouvoir et incapable de juguler la violence endémique et la faim qui minent le pays.

Pour M. Mohandis, ce dernier « s’enfonce plus profondément encore dans une insoluble crise politique ». Pour lui, l’accord de paix signé en 2018 entre le président Kiir et son ancien rival Riek Machar est en train de « s’effondrer ».

« Par conséquent nous avons en jeu une possibilité réelle que le pays glisse à nouveau dans la guerre. Nous ne devons pas autoriser les parties à ramener notre pays à la guerre », a-t-il ajouté.

En cinq ans, la guerre civile a fait plus de 380.000 morts et 4 millions de déplacés, et a ruiné l’économie. Malgré l’accord de 2018 et la formation d’un gouvernement de coalition, la paix reste fragile dans ce pays de 12 millions d’habitants et beaucoup de zones restent confrontées à des violences de tous types.

AFP

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