Sous les sourires, il y avait de la gravité. Sur les visages, l’émotion mêlée à la détermination. Le 16 avril, à Tripoli, la Journée internationale de sensibilisation à la lutte antimines a pris une résonance particulière, dans un pays où la paix avance pas à pas, souvent au rythme des démineurs.
À Sports City, environ 150 personnes se sont rassemblées : militaires, civils, diplomates, humanitaires. Mais au-delà des titres, c’étaient surtout des femmes et des hommes venus dire que le danger ne se voit pas toujours, qu’il peut se cacher dans un champ, sous un jouet, dans les ruines d’une maison.
La Libye porte les cicatrices de ses conflits. Des millions de mètres carrés de terres sont encore minés. Les zones contaminées ne sont pas que des points rouges sur une carte : elles sont les cours d’écoles abandonnées, les routes évitées, les champs que l’on ne cultive plus.
Et parfois, la menace frappe. Comme en ce début d’année 2025, où un enfant a perdu la vie, victime d’un reste explosif. Un drame qui a hanté les discours. « Chaque mine non désamorcée est un risque de trop pour une vie innocente », a déclaré Fatma Zourrig, cheffe de la lutte antimines à la Mission de l’ONU en Libye.
Mais dans les paroles, il y avait aussi de l’élan. Une stratégie nationale est en cours d’élaboration, appuyée par des partenaires comme le GICHD. Les généraux libyens présents ont affirmé leur volonté de coordination, de planification durable, d’ancrage des efforts dans la reconstruction du pays.
L’exposition qui a suivi la cérémonie a été un moment fort. Démonstrations de déminage, présentations de véhicules blindés, simulations… Une plongée dans un quotidien souvent invisible, celui des héros silencieux qui, chaque jour, sécurisent les sols, pour qu’un enfant puisse à nouveau courir sans peur.
Le message est clair : la paix ne se décrète pas, elle se construit, mètre par mètre. Et à Tripoli, en ce 16 avril, chacun semblait convaincu d’une chose : tant qu’il restera une seule mine, il restera une raison de continuer à agir.
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