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Mali: reprise jeudi du procès de l’ex-putschiste Sanogo

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Le procès du général malien Amadou Sanogo, meneur d’un coup d’Etat qui a précipité la déroute de l’armée face aux rebelles dans le Nord en 2012, doit reprendre jeudi à Bamako et pourrait connaître un épilogue rapide, a-t-on appris lundi auprès des différentes parties. 

Le procès d’Amadou Sanogo et de 12 autres militaires accusés, non pas du coup d’Etat de 2012 à proprement parler mais de l’assassinat de 21 militaires anti-putschistes, rouvrira alors qu’il paraissait voué à ne jamais connaître de dénouement.

Il pourrait voir la cour entériner un arrangement entre les accusés et les parties civiles, ont dit les différentes parties sans préciser si une condamnation serait prononcée ou non.

Un accord d’indemnisation a été négocié sous les anciennes autorités au pouvoir au Mali, renversées le 18 août 2020 par un putsch. L’arrangement serait ainsi avalisé sous les nouvelles autorités mises en place après le putsch et dominées par les militaires.

« Il me semble que l’audience ne doit pas dépasser 48 heures parce que la partie civile a déjà été indemnisée en 2020. Mais nous sommes prêts pour les débats, tout comme nos clients », a dit l’un des avocats du général Sanogo, Cheick Oumar Konaré.

Les accusés ont tous été libérés le 28 janvier 2020, une décision qui fait craindre aux défenseurs des droits humains qu’ils ne rendent jamais de comptes.Le procès sera probablement une « question de forme » car « nous avons déjà eu des dédommagements », a confié à l’AFP Ismaïla Fané, un proche d’une victime.

Le dédommagement « est en cours d’application pour le bonheur des victimes. Nous allons attendre la réponse des juges », a confirmé un avocat des parties civiles, Moctar Mariko.

Amadou Sanogo, alors obscur capitaine, avait pris le 21 mars 2012 la tête de soldats entrés en mutinerie contre l’incapacité du gouvernement à arrêter l’offensive dans le nord de rebelles touareg et l’afflux de jihadistes en provenance des pays voisins.

Les mutins avaient chassé le président Amadou Toumani Touré. Certains des officiers impliqués dans le putsch qui a renversé le président Keïta le 18 août 2020 figuraient sur la photo de groupe des putschistes de 2012.

Le coup d’Etat de 2012 avait en fait précipité la déroute de l’armée. Le nord était rapidement tombé sous la coupe des jihadistes dont les agissements se sont depuis étendus au centre et aux pays voisins.

Sous la pression internationale, la junte avait fini par céder le pouvoir à des autorités civiles intérimaires. Elu président en 2013, Ibrahim Boubacar Keïta avait élevé Amadou Sanogo au rang de général quatre étoiles, faisant de lui l’un des plus hauts gradés du pays.

Mais, fin 2013, Amadou Sanogo avait été arrêté pour son implication présumée dans la mort de 21 membres d’une unité d’élite, les « Bérets rouges », retrouvés dans un charnier, qui avaient vainement tenté un contre-putsch en avril 2012.

AFP

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