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Mali: la contestation grandit contre l’emprise des militaires sur la transition

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Les autorités de transition maliennes installées après le putsch du 18 août font face à une contestation grandissante, un acteur majeur de la crise politique se braquant à son tour contre l’emprise jugée excessive des militaires. 

Le Mouvement dit du 5-Juin a dénoncé dans un communiqué publié mercredi soir l’ascendant des militaires sur la transition sous un « habillage civil ». Il a appelé à entrer en « résistance ».

Le Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) est une coalition de partis et d’organisations de la société civile qui a mené la mobilisation contre le président Ibrahim Boubacar Keïta, canalisant l’exaspération des Maliens face aux violences jihadistes et intercommunautaires, au marasme économique ou encore la déliquescence et la corruption de l’Etat.

Ce sont finalement les militaires qui ont renversé M. Keïta le 18 août. Ils se sont engagés à rendre le pouvoir à des civils élus au bout de 18 mois, et ont installé entre fin septembre et début octobre un président et un gouvernement de transition.

Ils viennent de s’attaquer à la mise en place du dernier organe, législatif, de cette transition. C’est cet organe, appelé Conseil national de transition (CNT), qui suscite la grogne du M5 et d’autres contre les militaires, dont le coup de force d’août avait été accueilli favorablement par de nombreux Maliens.

Le M5-RFP a perdu de sa force d’action dans la transition. Mais sa voix compte toujours. Le parti du chef de l’opposition sous le régime déchu, Soumaïla Cissé, en fait partie.

Les conditions de création du CNT « ont fait tomber les masques et dévoilé la nature purement militaire de la transition avec un habillage civil qui ne trompe plus personne », dit le M5.

Les décrets publiés cette semaine et fixant les modalités de création du conseil y octroient huit représentants au M5 sur 121. Les forces de défense et de sécurité disposent d’un cinquième des sièges, avec 22 représentants. Les autres places se répartissent entre partis, anciens groupes armés, organisations de la société civile, cultes religieux ou encore syndicats.

Le vice-président, le colonel Assimi Goïta, validera la liste des membres. Bien que discret, le colonel Goïta, chef de la junte au pouvoir dans l’immédiat après-putsch, continue à passer pour l’homme fort de la transition.

Les décrets « sont purement et simplement inacceptables », dit le M5, qui refuse de participer au CNT. Outre la haute main exercée par les militaires sur la constitution du conseil, le M5 s’indigne du délai de 48 heures, expirant ce jeudi, imparti pour présenter des candidats.

Il note que les postulants dans des zones instables éloignées de Bamako seront incapables de produire l’extrait de casier judiciaire réclamé.

AFP

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