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Lutte contre les épidémies : Le Soudan du Sud inaugure une unité spécialisée aux frontières

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Dans un effort majeur pour renforcer la lutte contre les maladies infectieuses et limiter les risques de transmission transfrontalière, le ministère de la Santé du Soudan du Sud, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a inauguré et remis probablement une nouvelle unité de traitement des maladies infectieuses à Nimule, à la frontière avec l’Ouganda. Cette initiative marque une avancée significative dans la préparation et la réponse aux urgences sanitaires.

D’une capacité de 15 lits, cette infrastructure est conçue pour renforcer le système de santé du pays en fournissant les ressources et l’équipement nécessaires pour gérer efficacement les maladies infectieuses. Elle vise également à améliorer la prévention et le contrôle des infections, une priorité cruciale face aux menaces sanitaires récurrentes.

Une réponse stratégique aux risques transfrontaliers


Le projet de cette unité a été lancé en 2022, à la suite de la déclaration de l’épidémie d’Ebola en Ouganda. Il s’inscrit dans une démarche continue d’investissement dans la préparation et la réponse aux urgences sanitaires. Alors que l’Ouganda fait actuellement face à une épidémie de la maladie à virus Soudan, l’opérationnalisation de cette unité tombe à point nommé, compte tenu des liens épidémiologiques étroits entre les deux pays.

Cette initiative répond aux exigences du Règlement sanitaire international (RSI 2005), qui impose aux États de renforcer leurs capacités aux points d’entrée afin de prévenir la propagation des maladies au-delà des frontières et de garantir la sanitaire internationale.

Le Soudan du Sud a intensifié la vigilance pour détecter précocement les fièvres hémorragiques virales, le Mpox (variole du singe) et le choléra. Les plans nationaux de préparation et de réponse à ces maladies guident désormais les investissements et les décisions opérationnelles. Un Système de gestion des incidents multi-épidémies (IMS) a été mis en place pour coordonner la réponse aux flambées d’anthrax, de choléra et de Mpox.

Un renforcement des capacités pour mieux protéger les populations


« Notre priorité est d’améliorer la surveillance sanitaire, notamment en procédant au dépistage systématique des voyageurs aux principaux points d’entrée avec l’Ouganda. Des contrôles sont déjà en cours dans plusieurs zones à haut risque », a déclaré le Dr Humphrey Karamagi, représentant de l’OMS au Soudan du Sud.

Avec le soutien de l’OMS, une équipe pluridisciplinaire d’experts en santé publique a été déployée à Nimule et Kajokeji pour évaluer les risques et définir les priorités en matière de détection précoce, d’enquête et de réponse à la maladie à virus Ebola.

De son côté, la sous-secrétaire du ministère de la Santé, Dr Harriet Pasquale Akello, a souligné l’importance de cette initiative : « Notre objectif est de protéger les communautés en préparant et en répondant rapidement aux épidémies et autres menaces sanitaires. L’établissement de cette unité spécialisée au point d’entrée de Nimule permettra au Soudan du Sud d’améliorer sa capacité de détection, d’évaluation et de riposte rapide aux risques sanitaires. » Elle a également exprimé sa gratitude envers l’OMS et le programme ECHO pour leur soutien crucial.

Un défi persistant pour la sécurité sanitaire


L’évaluation externe conjointe (JEE) de 2024 sur les capacités nationales a identifié la gestion sanitaire aux frontières comme l’un des points nécessitant des améliorations urgentes. Parmi les recommandations figurent l’évaluation des capacités, la planification de services sanitaires aux ports, le dépistage des voyageurs internationaux, le partage d’informations et la mise en place de structures de confinement pour les cas suspects. Dans ce contexte, le renforcement des capacités du RSI pour l’aéroport international de Juba et d’autres points d’entrée, notamment à Nimule, figure parmi les priorités du gouvernement.

Face à la menace constante des maladies émergentes telles que l’Ebola, la fièvre jaune, le choléra ou encore la COVID-19, le Soudan du Sud reste vulnérable à de nouvelles crises sanitaires. L’OMS, en collaboration avec le ministère de la Santé et divers partenaires, s’efforce de réduire l’impact de ces menaces sur la santé publique et le bien-être des populations. Cependant, la vigilance et les investissements dans les infrastructures sanitaires restent essentiels pour garantir une meilleure résilience du pays aux épidémies à venir.

La rédaction