L’Organisation de l’ONU pour le développement industriel (ONUDI) va mettre en œuvre le tout premier projet mondial de crédits carbone, appliquant une méthode de réduction de méthane, appelée Fukuoka, sur un site de gestion des déchets en Tunisie.
Ce projet à Béja, dans le nord-ouest tunisien, est mis en œuvre par l’ONUDI avec un financement du ministère japonais de l’Environnement, attribué à l’entreprise japonaise EX Research Institute (EXRI). Il s’inscrit dans l’initiative ONUDI-JCM, fondée sur le mécanisme de crédits conjoints.
La Tunisie devient ainsi le premier pays au monde à concrétiser un projet du JCM avec le Japon, visant à réduire les émissions de méthane dans une décharge via la technologie japonaise Fukuoka dans un projet de crédit carbone.
Suite à l’accord de subvention avec l’ONUDI, l’entreprise EXRI a formé un consortium avec l’Autorité nationale tunisienne de gestion des déchets. Leur objectif est d’introduire une cellule pilote appliquant la méthode Fukuoka sur environ 3 400 m² au site de la décharge de Béja.
La méthode Fukuoka, développée au Japon dès les années 1960, est une technique de décharge dite semi-aérobie – impliquant une aération partielle des déchets. Elle accélère leur décomposition par ventilation naturelle, réduisant ainsi la production de méthane, un puissant gaz à effet de serre, et autres gaz nocifs.
Outre la réduction significative des émissions de méthane, l’introduction de cette méthode améliore les conditions environnementales autour des décharges. Cela inclut une meilleure qualité de l’air, une protection accrue des eaux souterraines ainsi qu’un contrôle plus efficace des odeurs.
La Tunisie a conclu un accord avec le Japon en août 2022, lors de la conférence TICAD 8 à Tunis, pour rejoindre le mécanisme JCM. Trois autres projets de production d’énergie solaire, à Sidi Bouzid et à Tozeur, ont été réalisés dans le cadre du JCM.
dpa