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Liberia : la justice assouplit l’interdiction de la double nationalité

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La Cour suprême de Monrovia a décidé que les ressortissants libériens obtenant la nationalité étrangère ne seront plus automatiquement privés de leur passeport libérien, assouplissant l’interdiction stricte de la double nationalité dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Le porte-parole du gouvernement, Ledgerhood Rennie, a déclaré mercredi soir que les Libériens de nationalité étrangère ne seraient contraints de renoncer à leur passeport qu’après « une procédure régulière ». La décision de la Cour suprême assouplit une interdiction stricte de la double nationalité qui existe au Liberia depuis 1973, prévoyant le retrait automatique de la nationalité de ce pays aux titulaires d’autres passeports.

L’interdiction a longtemps été considérée comme hypocrite dans certains milieux, car de nombreux membres de l’élite américano-libérienne détiennent secrètement la citoyenneté américaine et sont souvent accusés de transférer de l’argent à l’étranger. Ce serait également le cas des centaines de milliers d’autres Libériens résidant à l’étranger, ayant fui la guerre et la pauvreté.

Le président George Weah avait demandé aux Libériens de lever cette interdiction lors d’un référendum en décembre 2020, arguant que les restrictions de nationalité étaient injustes. Pourtant, le changement proposé n’avait pas abouti. Une majorité de 51,5% des électeurs était en faveur de la levée de l’interdiction, mais une majorité des deux tiers était requise.

Un responsable de la Cour suprême, qui a requis l’anonymat, a déclaré que le tribunal avait statué sur l’interdiction le mois dernier sur une saisine datant de 2019. Le porte-parole de la Cour suprême, Darius Ambrose Mahn, a déclaré mercredi à l’AFP qu’un Libérien de nationalité américaine qui avait demandé en vain le renouvellement de son passeport libérien avait engagé cette procédure.

La décision n’annule pas l’interdiction de la double nationalité, a-t-il expliqué, mais elle signifie plutôt qu’un tribunal doit maintenant décider si un citoyen peut être déchu de la nationalité libérienne. Le porte-parole du gouvernement a déclaré que la décision répondait « à un désir de longue date du président de garantir que les Libériens de toutes tendances, qui ont quitté le pays en raison de la guerre civile, ne soient pas privés de leurs droits et privilèges ».

Le Liberia se remet toujours de ses guerres civiles consécutives de 1989 à 2003 et de la crise d’Ebola en Afrique de l’Ouest de 2014-16. La nation de cinq millions d’habitants a été fondée au XIXe siècle comme refuge pour les esclaves américains libérés.

AFP

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