Le Gabon s’apprête à mettre en place un double cadre juridique pour son secteur pétrolier et gazier, remplaçant le Code des Hydrocarbures de 2019, dans le but de renforcer la transparence et d’attirer les investissements étrangers. L’annonce a été faite par le ministre gabonais du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema, lors de la table ronde Invest in Gabon Energies à l’African Energy Week 2025.
Le nouveau système prévoit des Codes distincts pour le pétrole et le gaz, offrant un environnement réglementaire plus adapté à chaque secteur. « Les découvertes que nous avons réalisées et les études géologiques menées révèlent l’immense potentiel du Gabon. Le gouvernement s’engage à créer un cadre qui inspire confiance aux investisseurs », a déclaré M. Nguema.
Duplex Yockot, Directeur général des Affaires économiques, juridiques et de la gestion des données pétrolières au ministère, a précisé que le Code Pétrolier formalisera les aspects juridiques de l’exploration et de la production, tandis que le Code Gazier vise à sécuriser l’investissement étranger dans ce secteur en développement.
Ces réformes interviennent alors que le Gabon vise une production de 200 000 barils par jour de pétrole et de gaz. Preye Angaye, Directeur exécutif Infrastructure et Nouveaux Business chez Century Group, a souligné la clarté des objectifs du pays comme un facteur clé pour attirer les investisseurs : « Le Gabon a développé un cadre fonctionnel qui soutient les investissements et offre des garanties aux opérateurs. »
Parallèlement, le pays poursuit des études sismiques pour approfondir sa connaissance des bassins géologiques. Michel Mouba, Conseiller principal au ministère, a expliqué que ces données permettent de valoriser les découvertes inexploitées, un atout stratégique pour les investisseurs.
La Gabon Oil Company (GOC), société nationale, pilote le développement en amont, combinant redéveloppement des champs matures et exploration sur de nouveaux sites. Emery Lepo, Directeur stratégie d’entreprise de GOC, a souligné : « En tant que compagnie nationale, nous sommes en position de stimuler la croissance de la production et des revenus pour l’État tout en accompagnant les investisseurs sur les projets clés. »
Assala Gabon, filiale d’Assala Energy, maintient une production stable sur ses actifs terrestres, prolongeant la vie des champs grâce à des méthodes de récupération améliorée, des campagnes de forage et des modernisations d’infrastructures. Edgar Mba Ognane, Directeur général, a détaillé les plans futurs, notamment la mise en production du champ marginal de N’Gongui au premier trimestre 2026 et un nouveau forage d’exploration en 2025.
Le groupe français Maurel & Prom, produisant environ 16 000 barils par jour au Gabon, a fortement investi dans la modernisation de ses infrastructures. Son CEO, Olivier de Langavant, a insisté sur le développement du gaz et l’inclusion des communautés locales : « Le potentiel pétrolier du Gabon est immense. Le gaz deviendra un élément majeur du mix énergétique, et nous travaillons en étroite collaboration avec les partenaires locaux sur tous nos projets. »
Avec ce nouveau cadre juridique et ses initiatives stratégiques, le Gabon se positionne comme une destination de choix pour les investisseurs internationaux dans le secteur énergétique africain.