Face à l’épidémie persistante de mpox qui touche la Sierra Leone, les autorités sanitaires du pays ont renforcé leurs capacités avec une formation novatrice en génomique et bioinformatique organisée au Laboratoire Central de Référence en Santé Publique (CPHRL). Du 23 au 27 juin, quinze experts venus de tout le pays ont été formés pour mieux comprendre et suivre l’évolution du virus grâce à des outils de pointe.
Avec plus de 4 400 cas confirmés à ce jour, la Sierra Leone se heurte encore à un déficit important dans la caractérisation génomique des virus mpox, avec seulement 2,5 % des cas analysés. Cette lacune limite la capacité des autorités à suivre précisément la progression et la mutation du virus. La formation intensive, soutenue par l’OMS région Afrique et locale, vise à combler cette insuffisance, en dotant les professionnels de santé des compétences nécessaires pour transformer la collecte de données en actions de terrain concrètes.
« La maîtrise de la génomique est essentielle pour anticiper les mutations et adapter nos réponses sanitaires, » explique Allan Campbell, responsable du laboratoire. « Ce programme constitue un jalon crucial pour construire une surveillance durable qui soutiendra nos stratégies de lutte contre le mpox et d’autres maladies émergentes. »
Pendant cinq jours, les participants ont exploré les fondements du séquençage génétique, le traitement des données, l’analyse des variants et la construction d’arbres phylogénétiques, en utilisant des logiciels spécialisés et des plateformes internationales. Ils ont également appliqué leurs connaissances à un cas pratique simulant une épidémie réelle, préparant ainsi le terrain à une meilleure gestion des futures crises.
Pour Walter Oguta, formateur principal de l’OMS Afrique, il s’agit d’aller au-delà des données brutes : « Notre objectif est de transformer les séquences génomiques en informations exploitables pour les décideurs, afin de guider efficacement les mesures de santé publique. »
Cette montée en compétences locale s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la résilience du système de santé en Sierra Leone, en intégrant la génomique comme outil central d’intelligence épidémiologique. Doris Harding de la SLNPHA souligne : « Cette formation change la donne : elle permet à nos équipes d’être proactives, non seulement réactives, face aux épidémies. »
Le Dr Ameh George, représentant de l’OMS dans le pays, insiste sur l’importance stratégique de cette transformation : « La génomique est en train de révolutionner la gestion des épidémies dans le monde. La Sierra Leone doit être un acteur clé dans cette révolution pour assurer sa sécurité sanitaire et celle de la région. »
La formation s’est conclue par la remise des certificats et une session de networking destinée à encourager l’échange d’idées et la coopération future. En dotant ses experts d’outils de pointe, la Sierra Leone ouvre une nouvelle ère dans sa lutte contre le mpox, plaçant la génomique au cœur de sa stratégie sanitaire et renforçant ainsi la sécurité de toute la région ouest-africaine.
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