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Ituri : les acteurs politiques et de la société civile préparent le terrain pour un processus électoral apaisé et inclusif

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« Nous, acteurs des partis politiques et de la société civile de la province de l’Ituri demandons aux tireurs de ficelles de cesser de manipuler les fils et filles de la province de l’Ituri ; à nous, acteurs des partis politiques et organisations de la société civile, de nous approprier le processus électoral en vue d’encadrer la population en général et les électeurs en particulier, en adoptant un comportement responsable pendant ce processus conduisant aux élections que nous voulons démocratiques, libres, inclusives, participatives, transparentes et apaisées ».

C’est sur cet engagement sous forme d’appel à tous et à toutes que quelque 75 représentants de partis politiques, des associations de jeunes et de la société civile ont clôturé le 27 août 2022 à Bunia, deux jours de réflexion sur le processus électoral apaisé dans la province de l’Ituri.

Organisée par la section des Affaires politiques de la MONUSCO, cette activité visait pour objectif de baliser le terrain pour permettre aux Ituriens et Ituriennes d’aller aux prochaines élections dans un climat apaisé, tout en faisant mieux que les fois précédentes pour ce qui est de la participation des femmes.

Rompre avec le passé…

Pour la Section des Affaires politiques de la MONUSCO, « il s’agissait d’offrir un espace de dialogue politique aux partis et regroupements politiques ainsi qu’à la société civile pour discuter des innovations de la loi électorale, mais aussi de tirer le bilan des cycles électoraux précédents afin de se préparer à des élections apaisées en Ituri ».

La MONUSCO part du constat que les expériences passées ont montré que les joutes électorales avaient parfois tendance à se transformer en combat physique, en une compétition d’insultes, avec leurs corollaires de discours incitatifs à la haine ou carrément de haine.

Il s’agissait aussi de réfléchir à des stratégies pour assurer une meilleure inclusion des femmes au processus électoral, l’expérience passée ayant montré que la place faite aux femmes sur les différentes listes électorales par les partis politiques ne garantissait pas une meilleure représentativité des femmes, malgré ce que prévoit la Constitution. Ainsi par exemple, l’Assemblée provinciale de l’Ituri ne compte que quatre femmes députées sur 47 élus.

Deux jours durant, les principaux orateurs se sont évertués à suggérer des stratégies pour une meilleure représentativité des femmes aux prochaines élections générales prévues en 2023 selon la Centrale électorale nationale CENI.

Au terme de cette réflexion commune, les participants ont pris l’engagement de faire une sorte d’introspection pour éviter de retomber dans les mêmes écueils. Ils ont également lancé un appel aux groupes armés qui endeuillent l’Ituri à déposer les armes pour rejoindre le programme national de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (PDDRC-S). « Nous exhortons nos frères et sœurs des groupes armés à cesser les hostilités, à déposer les armes, à intégrer le programme P-DDRCS et à s’approprier le processus électoral en préparation pour le bien et le développement de notre chère province », peut-on lire dans la déclaration commune issue de ces travaux. Ces messages seront diffusés sur des radios dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa où ces groupes armés sont actifs.

Sortir de l’ignorance

Les participants, toutes tendances politiques confondues, ont salué cet engagement commun et promis de sensibiliser leurs bases pour que cette déclaration ne reste pas un vœu pieux. Grace Mbala Vai est membre du parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, PPRD (opposition). Il salue cette acticité qui, selon lui, a permis de lutter contre l’ignorance qui pousse certains à adopter des comportements anti-démocratiques. « Ce séminaire fut très utile. Nous avons beaucoup appris à travers cette formation que la MONUSCO a organisée. Nous avons compris qu’une compétition électorale ne devait pas être la haine, encore moins la guerre. Nous avons apprécié cette formation ».

Grâce Lobho, vice-coordinatrice provinciale du parti politique Les Républicains, membre de la majorité, abonde dans le même sens. « Nous sommes suffisamment édifiés sur notre rôle pour un processus électoral apaisé, à savoir que nous devons sensibiliser massivement la population iturienne pour que la paix règne dans notre province afin que les prochaines élections se déroulent dans une atmosphère calme et apaisée ».

Pour finir, Marc Karna Soro, chef de bureau de la MONUSCO en Ituri, a salué la détermination et le courage des participants qui ont pris leur temps pour réfléchir à leur avenir commun. Car comme le dit un proverbe africain, « quand vous aidez quelqu’un à soulever un bagage, c’est lui qui vous indique où le placer. La MONUSCO est venue pour soutenir le gouvernement et le peuple congolais et c’est au peuple congolais de nous dire où vous pensez qu’on doit tenir le bagage. Nous allons continuer à travailler avec vous mais, encore une fois, c’est à vous de nous dire où et comment vous pensez qu’on peut faire des choses. Car la MONUSCO est au service de la population, au service de l’Etat congolais », a-t-il déclaré.

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