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Hydrocarbures : le Nigeria enclenche une réforme de rupture pour relancer l’investissement et dynamiser son attractivité

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Le Nigeria, géant pétrolier d’Afrique, amorce une réforme sans précédent de son secteur des hydrocarbures. Par la signature en avril 2025 d’un décret exécutif ambitieux, le président Bola Ahmed Tinubu entend redéfinir les règles du jeu, remédier aux inefficiences chroniques et repositionner le pays sur la carte mondiale des destinations compétitives pour l’investissement énergétique.

Ce nouvel élan stratégique sera au centre des discussions lors du “Invest in Nigeria” Roundtable, organisé dans le cadre de l’African Energy Week (AEW) 2025, du 29 septembre au 3 octobre à Cape Town. Autour de la table : décideurs publics et leaders de l’industrie, venus détailler l’impact concret des réformes en cours et les opportunités inédites qu’elles génèrent à chaque étape de la chaîne de valeur pétrolière et gazière.

Une réponse aux fragilités du modèle pétrolier nigérian

Historiquement confronté à une structure de coûts élevée, à une réglementation opaque et à une instabilité politique, le secteur pétrolier nigérian souffrait d’un déficit d’attractivité malgré un sous-sol parmi les plus riches du continent. La nouvelle réforme présidentielle marque une inflexion majeure : elle introduit un mécanisme de crédits d’impôt liés à la performance, incitant les opérateurs à réduire leurs coûts et à améliorer leur efficacité.

Concrètement, les entreprises atteignant les objectifs annuels d’économies fixés par la Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission pourront conserver 50 % des revenus supplémentaires générés pour l’État, dans la limite de 20 % de leur charge fiscale annuelle. Une innovation fiscale qui vise à relancer les projets bloqués et restaurer la confiance des investisseurs.

Un climat d’affaires plus lisible et plus compétitif

Au-delà des incitations fiscales, la réforme contribue à moderniser le cadre réglementaire et à accroître la transparence. En parallèle, elle facilite les désengagements progressifs des majors, désormais remplacées par des acteurs nationaux plus agiles, à l’image de Oando, qui réoriente sa stratégie pour tirer parti de l’environnement post-PIA (Petroleum Industry Act).

Des acteurs clés tels que SLB, NOV, NLNG ou encore ExxonMobil viendront partager leurs perspectives lors du roundtable de l’AEW, aux côtés de Olu Verheijen, conseillère spéciale du président nigérian sur l’énergie. Cette rencontre de haut niveau promet de faire émerger une vision partagée sur la refondation du secteur.

Le gaz, socle de la stratégie énergétique nationale

L’autre pilier de cette transformation est le gaz naturel. Avec plus de 200 TCF de réserves prouvées, le Nigeria accélère les investissements dans les infrastructures gazières, en particulier dans la liquéfaction et les chaînes d’approvisionnement locales. Le projet NLNG Train 7, sur le point d’être opérationnel, permettra une augmentation de 35 % de la capacité de production nationale de GNL.

Dans le même temps, l’État met en place des politiques favorables au traitement modulaire, à la tarification flexible et à une meilleure intégration du gaz dans le tissu économique domestique, avec des retombées attendues sur la création d’emplois, la production d’électricité et la compétitivité industrielle.

Vers une résilience énergétique réinventée

Alors que le monde énergétique évolue rapidement, le Nigeria cherche à capitaliser sur ses atouts tout en adaptant ses institutions et son cadre réglementaire aux exigences d’un marché globalisé. Le pari est clair : transformer un secteur longtemps plombé par les inerties bureaucratiques en moteur de croissance, de souveraineté énergétique et de création de valeur partagée.

La réforme engagée pourrait bien faire du Nigeria l’un des cas d’école d’une transition énergétique pilotée par la réforme structurelle et l’innovation institutionnelle.

Imedias.net

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