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Guinée : report du jugement d’un journaliste accusé d’offense au président Condé

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Le jugement dans le procès d’un influent journaliste guinéen accusé d’avoir « offensé » le président guinéen Alpha Condé, attendu mercredi, a été reporté sine die en raison d’une grève des huissiers de justice. 

En détention provisoire depuis deux mois, Amadou Diouldé Diallo, commentateur sportif réputé et historien, est accusé d’avoir dénoncé sans ménagement la discrimination dont se rendrait coupable selon lui le président Condé envers la communauté peule, réputée acquise à l’opposition.

Lors de son procès à Conakry le 13 avril, le parquet a requis contre lui une simple amende de cinq millions de francs guinéens (420 euros) et la défense réclamé la relaxe pure et simple. Le tribunal avait fixé le jugement au 28 avril, refusant de le remettre en liberté malgré la détérioration, selon ses proches, de son état de santé, et l’absence de peine de prison dans le réquisitoire du procureur.

Mais mercredi, la salle du tribunal où le jugement devait être rendu est restée portes closes, a constaté un correspondant de l’AFP. « Les tribunaux sont fermés à cause de la grève » des huissiers, chargés notamment de rédiger les procès-verbaux d’audience, a expliqué un substitut du procureur du tribunal, Alphadio Barry.

La grève est « un prétexte que le parquet a trouvé pour ne pas extraire le journaliste de la prison », a dénoncé un de ses avocats, Alsény Aïssata Dialllo. Les huissiers guinéens sont en grève depuis le 19 avril pour protester contre le refus, selon eux, des autorités de les faire accompagner par les forces de l’ordre lors de l’exécution de décisions de justice.

Ils sont soutenus depuis lundi par les avocats.Une rencontre mercredi avec le ministre de la Justice, Mory Doumbouya, n’a pas permis de trouver une issue à la crise, a indiqué le président de la Chambre nationale des huissiers, Sory Daouda Camara.

Amadou Diouldé Diallo avait affirmé en février sur une radio privée que le « seul projet » d’Alpha Condé était « d’exterminer la communauté peule de Guinée ». Lors de son procès, il s’est décrit comme un lanceur d’alerte: « Je n’ai offensé personne, au contraire, j’alerte, j’interpelle et je dénonce ce que fait le président, qu’il stigmatise les Peuls ».

Bien que reconnu comme jouant un rôle dans les élections guinéennes, le facteur communautaire est un sujet sensible dans ce pays d’Afrique de l’Ouest coutumier des violences politiques.

AFP

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