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Guinée : Le congrès extraordinaire de l’UFDG bloqué par une injonction ministérielle

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À moins de dix jours de la tenue annoncée du congrès extraordinaire de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) vient de frapper un grand coup. Par une correspondance officielle adressée au président du parti, l’autorité administrative ordonne la suspension immédiate de toute démarche liée à l’organisation de l’événement, invoquant de sérieuses irrégularités internes et des risques pour l’ordre public.

Cette intervention du MATD fait suite à une plainte formelle déposée par le Mouvement des Réformateurs de l’UFDG (MR-UFDG). Ce courant contestataire interne reproche à la direction du parti plusieurs violations des textes statutaires, dont le non-respect des articles 16.8 et 16.9 des statuts, ainsi que de l’article 17.4 du règlement intérieur. En clair, les Réformateurs dénoncent une concentration unilatérale du pouvoir décisionnel autour de l’organisation du congrès, au mépris des règles internes de convocation et de consultation.

Mais au-delà des aspects techniques, c’est la question de la légitimité des dirigeants et du respect de la décision judiciaire réintégrant Ousmane Gaoual Diallo qui cristallise les tensions. Le MATD insiste : aucun congrès ne pourra être organisé tant que cette décision de justice, rendue par le Tribunal de Dixinn en mai dernier, ne sera pleinement exécutée.

Un arbitrage étatique ou une interférence politique ?

Cette sortie du ministère, bien que juridiquement fondée, ravive le débat sur l’indépendance des partis face à l’administration. Officiellement, le MATD agit en tant que garant du respect des textes régissant les partis politiques et de la paix sociale. Mais pour certains observateurs, cette démarche peut également être perçue comme une stratégie de gel politique, freinant volontairement les dynamiques internes d’un parti considéré comme pilier de l’opposition.

D’un autre côté, la gravité des accusations formulées par le MR-UFDG lève le voile sur une crise structurelle de gouvernance au sein de l’UFDG. Des voix de plus en plus nombreuses réclament une refondation démocratique du parti, basée sur la transparence, l’inclusivité et le respect des procédures.

Quelles suites pour l’UFDG ?

Le communiqué du MATD exige une réponse écrite dans les 48 heures sur les mesures correctives prises. Sans cela, le ministère se dit prêt à recourir à tous les leviers légaux disponibles pour faire respecter la décision, allant jusqu’à annuler les actes posés en violation des textes.

À ce stade, l’UFDG se trouve à la croisée des chemins : soit s’engager dans un processus de dialogue interne sous supervision administrative, soit risquer une rupture frontale avec les autorités et une éventuelle paralysie juridique.

Foulè Diallo

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