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Guinée: la mort en détention de deux opposants inquiète la communauté internationale

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Les Etats-Unis et l’Union européenne ont dénoncé cette semaine la mort en détention de deux opposants au président guinéen Alpha Condé, due à des causes « naturelles » selon le gouvernement, mais qualifiée d’atteinte grave aux droits humains par Amnesty International. 

Mamadou Oury Barry est décédé le 16 janvier à la Maison centrale de Conakry, où il était détenu depuis le 5 août pour « coups et blessures volontaires », selon le ministère de la Justice.

Membre du parti UFDG de Cellou Dalein Diallo, le principal opposant à Alpha Condé, Mamadou Barry était « un militant de l’opposition », sans en être « ni une figure ni un cadre », a dit vendredi à l’AFP un responsable pour l’Afrique de l’Ouest d’Amnesty International, Fabien Offner.

« C’était un jeune qui, comme beaucoup dans les quartiers contestataires, a été arrêté en marge de manifestations parfois violentes en réaction au processus qui a conduit Alpha Condé à se maintenir au pouvoir et aux nombreuses violations graves » des droits humains, a dit M. Offner.

Cellou Dalein Diallo a déploré une mort « par manque de soins ». Le ministère de la Justice, lui, a parlé de « mort naturelle liée à une occlusion intestinale et à une anémie bioclinique ».Un cadre de l’UFDG, Roger Bamba, est également mort en détention en décembre, avant son procès.

Le gouvernement avait invoqué la maladie, sa famille parlant d’empoisonnement et de « crime d’Etat ». Ces décès « mettent en évidence les dysfonctionnements du système pénitentiaire et de l’appareil judiciaire guinéen », a dit jeudi dans un communiqué l’Union européenne.

Les Etats-Unis sont « gravement préoccupés » par le « ciblage de l’opposition politique par le gouvernement », avait fait savoir auparavant leur ambassade à Conakry.

Pour Washington, « les actions du gouvernement et la mort de deux membres de l’opposition pendant leur détention remettent en question l’engagement de la Guinée en faveur de l’Etat de droit ».

Ces décès « n’ont évidemment rien de naturel et résultent de violations graves des principes fondamentaux de l’ONU relatifs au traitement des détenus », a estimé M. Offner. Une centaine de personnes au moins sont mortes en détention en Guinée entre 2015 et octobre 2019, a-t-il souligné.

La Guinée a été pendant des mois en proie à une profonde crise causée par la candidature de M. Condé à un troisième mandat controversé. La contestation, plusieurs fois durement réprimée, a fait des dizaines de morts depuis octobre 2019.

M. Condé a été proclamé vainqueur au premier tour de la présidentielle par la Cour constitutionnelle, malgré les mises en doute de la régularité du vote. Les semaines avant et après l’élection ont vu l’arrestation de centaines d’opposants, selon Amnesty et Human Rights Watch.

AFP

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