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Guinée : la junte rend sa résidence à la famille de Sékou Touré

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La junte guinéenne a annoncé restituer aux ayants droit de celui qui est considéré comme le père de l’indépendance, Sékou Touré, une résidence saisie par une autre junte arrivée au pouvoir après sa mort il y a plus de 30 ans.

« Est et demeure restitué aux héritiers de feu Ahmed Sékou Touré, ancien président de la République, le terrain bâti sis à la Bellevue, communément appelé Villa Bellevue », dans la banlieue de Conakry, affirme le décret lu vendredi soir à la télévision nationale et signé par le chef de la junte actuelle et président de transition, le colonel Mamady Doumbouya.

La femme de Sékou Touré, Andrée Touré, 87 ans, est toujours en vie. Elle avait été arrêtée après la mort de son mari en 1984 et condamnée à huit ans de travaux forcés. Elle avait été libérée en 1988 et avait pu quitter la Guinée. La fille aînée de Sékou Touré, Aminata Touré, est la maire de Kaloum, centre des affaires et des institutions à Conakry.

L’ancienne résidence privée appartenant à Sékou Touré, à la tête du pays de l’indépendance en 1958 jusqu’à sa mort en 1984, avait été saisie quelques jours après sa disparition par la junte qui venait de prendre le pouvoir par la force et dans laquelle figurait le colonel Lansana Conté.

Celui-ci a dirigé le pays en maître absolu jusqu’à sa mort en 2008, suivie d’un nouveau putsch portant au pouvoir le capitaine Moussa Dadis Camara. Le lieu est devenu sous Lansana Conté et jusque sous Alpha Condé, élu président en 2010 et renversé par le colonel Doumbouya en septembre, la résidence des hôtes officiels.

Des constructions se sont ajoutées entre-temps à la résidence située dans un vaste parc. Le décret réserve à l’Etat un droit de préemption sur la résidence en cas de vente. Considéré comme un héros tiers-mondiste, Sékou Touré a délaissé ses habits de dirigeant progressiste pour gouverner d’une main de fer. Son régime est responsable de la mort ou de la disparition de 50.000 personnes, selon les organisations des droits humains.

La junte avait annoncé il y a quelques jours avoir autorisé Moussa Dadis Camara et le général Sékouba Konaté, qui lui avait succédé jusqu’en 2010, à séjourner en Guinée. Tous deux vivent en exil. Un communiqué officiel invoquait une volonté de « renforcement de l’unité nationale et d’apaisement ». Le colonel Doumbouya a aussi parlé du président déchu Alpha Condé comme un des « pères fondateurs » de la nation, dans un entretien récent.

AFP

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