À moins d’un mois du référendum constitutionnel prévu le 21 septembre, le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a appelé ses concitoyens à voter en faveur du projet de nouvelle Constitution. Derrière l’appel au « Oui », le chef du gouvernement inscrit le scrutin dans une continuité historique et tente d’en faire un moment de dépassement national.
« Chacune et chacun d’entre nous pourra, avec responsabilité et fierté, écrire une nouvelle page de notre histoire commune », a affirmé M. Bah, évoquant une Constitution qui, selon lui, « consacre l’État de droit, renforce les libertés fondamentales, et ouvre des perspectives nouvelles pour la stabilité et le développement de notre Guinée ».
Un discours qui convoque l’héritage de 1958
La référence au référendum de 1958, qui avait permis à la Guinée de dire « non » à la Communauté française et de choisir l’indépendance, n’est pas anodine. En assimilant la consultation de septembre à ce moment fondateur, le Premier ministre cherche à placer le vote à venir dans une logique de renaissance nationale, tournée cette fois vers la réconciliation et la consolidation institutionnelle.
« Ce Oui n’est pas celui d’un camp contre un autre. C’est celui de la Guinée unie et debout », a insisté M. Bah, dans une tentative de neutraliser les fractures politiques et sociales qui pourraient se cristalliser autour du texte.
Une Constitution pensée comme outil de stabilisation
Le projet de Constitution, fruit de plusieurs semaines de débats et de consultations selon le gouvernement, se présente comme un cadre destiné à refonder les institutions. En l’inscrivant dans une dynamique de stabilité et de modernisation, l’exécutif espère convaincre une opinion publique marquée par les crises politiques récurrentes et la fragilité institutionnelle des dernières décennies.
Mais derrière le discours d’unité, le scrutin pourrait également mesurer la capacité des autorités à rallier un consensus dans un paysage politique encore traversé par la méfiance. Le « Oui massif et historique » appelé de ses vœux par le Premier ministre apparaît autant comme un horizon démocratique que comme un test de légitimité pour le processus constitutionnel engagé.
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