La diplomatie reprend ses droits en Arabie saoudite, où le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le secrétaire d’État américain Marco Rubio se sont retrouvés pour évoquer les perspectives de paix avec la Russie. Au cœur des discussions : une proposition ukrainienne de cessez-le-feu partiel, ciblant les opérations militaires aériennes et maritimes. Un compromis jugé « prometteur » par Washington, mais qui soulève de nombreuses interrogations.
Un cessez-le-feu partiel, une solution pragmatique ?
Selon un haut responsable ukrainien, Kyiv souhaite proposer à Moscou une « trêve dans les airs » et « en mer », deux théâtres d’opérations militaires majeurs. L’idée est simple : commencer par des zones de déconfliction faciles à surveiller afin de bâtir un climat de confiance. Cette approche graduelle pourrait permettre de tester la volonté réelle de la Russie d’amorcer un dialogue de paix.
Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, a qualifié cette idée de « prometteuse », tout en soulignant qu’elle ne suffirait pas à elle seule à mettre un terme au conflit. Son intérêt pour la proposition ukrainienne traduit toutefois une volonté américaine de relancer les discussions après une période de tensions diplomatiques entre Kyiv et Washington.
Une rencontre sous haute tension diplomatique
Ces pourparlers surviennent après la visite tumultueuse de Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche fin février, marquée par un vif affrontement verbal entre le président ukrainien et Donald Trump. Depuis cet épisode, l’aide militaire américaine à l’Ukraine a été suspendue, affaiblissant Kyiv sur le terrain. L’une des priorités de cette rencontre de Djeddah est donc de trouver un compromis permettant de restaurer cette assistance cruciale.
Dans un contexte où l’Ukraine subit une pression militaire accrue, notamment avec les avancées russes dans la région de Koursk, la reprise du soutien militaire américain pourrait influencer le rapport de force sur le terrain. Washington, de son côté, cherche à éviter un enlisement du conflit tout en gardant un certain contrôle sur les initiatives diplomatiques ukrainiennes.
Une approche humanitaire pour accompagner la diplomatie
Parallèlement aux discussions sur le cessez-le-feu partiel, Volodymyr Zelensky a avancé une proposition humanitaire visant la libération de prisonniers et le retour des enfants ukrainiens déportés en Russie. Un geste symbolique qui pourrait jouer un rôle clé dans la création d’une dynamique de confiance entre les parties.
Le président ukrainien a d’ailleurs souligné l’importance de cette démarche après une rencontre avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. L’Arabie saoudite, qui joue un rôle croissant de médiateur dans les conflits internationaux, pourrait être un acteur déterminant pour pousser Moscou à faire un premier pas vers une accalmie.
Une guerre qui se poursuit sur le terrain
Malgré ces efforts diplomatiques, le conflit reste intense. Dans la nuit de lundi à mardi, une attaque massive de drones ukrainiens a visé Moscou et plusieurs régions russes, provoquant la mort d’au moins une personne. Parallèlement, l’Ukraine a renforcé son contingent militaire à Koursk, où les troupes russes enregistrent des gains stratégiques. Ces développements rappellent que la réalité du terrain pourrait compliquer toute initiative de paix.
Alors que Kyiv et Washington cherchent un compromis, la Russie n’a pas encore réagi officiellement à ces discussions de Djeddah. Acceptera-t-elle cette trêve partielle ou la percevra-t-elle comme une tentative de repositionnement stratégique avant de nouvelles offensives ?
Les prochains jours seront déterminants pour évaluer si ce premier pas diplomatique peut déboucher sur un processus de paix durable, ou s’il ne sera qu’une parenthèse dans une guerre qui s’intensifie.
dpa