La Gambie a adopté deux politiques visant à renforcer la prise en compte du genre ainsi que les mécanismes de protection contre le harcèlement et les abus sexuels au sein des institutions de sécurité gambiennes.
Il s’agit de la « Politique générique d’intégration du genre » et de la « Politique générique de lutte contre le harcèlement sexuel, l’exploitation et les abus (SHEA) », deux textes validés par le Bureau de la sécurité nationale (ONS). Ce Bureau a été créé en 2017 par le président gambien pour faire office de secrétariat exécutif du Conseil de sécurité nationale (NSC) de la Gambie.
L’ONS abrite également le Groupe consultatif international, un ensemble de spécialistes de la sécurité issus de la communauté internationale et prêts à contribuer à la réforme et au renforcement des capacités du secteur de la sécurité gambien.
Les deux textes validés ont été élaborés par un groupe de travail technique composé d’experts de l’ONS et de toutes les institutions de sécurité gambiennes, garantissant ainsi l’inclusivité et l’appropriation institutionnelle. Le groupe a été appuyé par le Centre de Genève pour la gouvernance du secteur de la sécurité (DCAF), un expert dans la gouvernance et la réforme du secteur de la sécurité.
La Politique SHEA constitue une avancée historique, étant la première politique de ce type destinée aux institutions de sécurité gambiennes, a-t-on souligné. Elle établit des procédures claires pour prévenir et traiter les allégations de harcèlement sexuel, d’exploitation et d’abus dans ces institutions.
Quant à la Politique d’intégration du genre, elle jette les bases d’une prise en compte systématique des questions de genre à tous les niveaux de l’élaboration des politiques, de la planification et des opérations institutionnelles.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet financé par l’Union européenne (UE), intitulé « Processus de réforme du secteur de la sécurité en Gambie pour une meilleure gestion de la sécurité, des migrations et des frontières », selon le DCAF.
Depuis 2017, la Gambie a entrepris un processus de réforme du secteur de la sécurité, visant principalement à assurer sa bonne gouvernance, et à prévenir la répétition des abus passés commis sous le régime autoritaire de l’ancien président Yahya Jammeh qui a dirigé le pays pendant plus de deux décennies (de juillet 1994 à janvier 2017).
Ce processus a abouti à plusieurs étapes importantes. La première Politique de sécurité nationale du pays a vu le jour en 2019, suivie de l’adoption en 2020 d’une Stratégie de sécurité nationale et d’une Stratégie de réforme du secteur de la sécurité.
dpa