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Gallium : Rio Tinto et Indium réussissent une première historique en Amérique du Nord

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C’est une avancée significative dans le domaine des minéraux critiques : Rio Tinto et son nouveau partenaire, Indium Corporation, ont annoncé l’extraction réussie du tout premier gallium primaire dans le cadre d’un ambitieux projet de recherche et développement. Une première étape qui pourrait transformer profondément la chaîne d’approvisionnement nord-américaine en ce métal stratégique, essentiel à l’électronique et aux technologies avancées.

Le gallium, utilisé notamment dans les semi-conducteurs, les radars à haute performance, les voitures électriques et les smartphones, est produit en quantité limitée à l’échelle mondiale — environ 600 tonnes par an, exclusivement en dehors de l’Amérique du Nord. Le projet piloté par Rio Tinto vise à combler ce vide stratégique, en valorisant les traces de gallium présentes dans la bauxite traitée à sa raffinerie Vaudreuil d’alumine, située au Saguenay–Lac-Saint-Jean, seule installation de ce type au Canada.

La première extraction a été réalisée avec succès au sein du centre de R&D d’Indium Corporation à Rome, dans l’État de New York. Ce jalon technique confirme la viabilité de l’extraction du gallium à partir des flux secondaires générés par le traitement de l’alumine.

Une ambition industrielle à grande échelle

L’étape suivante du projet consistera à évaluer les meilleures techniques d’extraction pour produire le gallium à l’échelle pilote. Si les résultats sont concluants, une usine de démonstration verra le jour à Saguenay–Lac-Saint-Jean, avec le soutien financier du gouvernement du Québec. Sa capacité pourrait atteindre 3,5 tonnes par an. À terme, une transition vers une installation commerciale permettrait d’atteindre jusqu’à 40 tonnes par an — soit près de 10 % de la production mondiale actuelle.

Pour Jérôme Pécresse, chef de la division Aluminium chez Rio Tinto :
« Nous sommes très fiers d’annoncer cette avancée majeure dans notre projet visant à extraire du gallium à partir de nos opérations d’aluminium au Québec. Grâce à ce partenariat innovant, nous contribuons à renforcer la souveraineté minérale nord-américaine dans un domaine clé. »

Ross Berntson, PDG d’Indium Corporation, a salué une avancée cruciale pour l’industrie :
« Cette réalisation est une étape déterminante, qui reflète notre engagement envers la sécurité d’approvisionnement mondial en gallium. Avec Rio Tinto, nous plaçons l’Amérique du Nord à l’avant-garde de la production de matériaux critiques. »

Une stratégie d’innovation plus large

Rio Tinto n’en est pas à son coup d’essai en matière de diversification stratégique. En plus de l’aluminium, du cuivre, du fer et du dioxyde de titane, le groupe produit déjà en Amérique du Nord des minéraux stratégiques comme le scandium, le tellure, le lithium et le molybdène. D’autres initiatives de recherche sont en cours pour extraire de nouveaux matériaux à partir de ses flux existants, consolidant davantage la résilience de la chaîne d’approvisionnement régionale.

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