Dans la ville de Faranah, le silence a longtemps régné dans les salles de répétition. Mais ce jeudi, dans l’enceinte de la Maison des jeunes, les tambours ont retrouvé leur rythme, les cordes leur tension, et les cuivres leur éclat. L’orchestre Djoliba Jazz vient de renaître non pas avec des mots, mais avec des instruments.
Remis solennellement par le Fonds de Développement des Arts et de la Culture (FODAC), sous l’égide du Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, ces outils de musique sont bien plus que des objets. Ce sont des clés de mémoire, des promesses d’avenir, des armes pacifiques pour la cohésion sociale et l’identité retrouvée.
Dans son discours, M. Noël Lamah, Directeur Général Adjoint du FODAC, n’a pas mâché ses mots :
« Il ne suffit pas de se souvenir. Il faut faire revivre. Il faut transmettre. Et il faut créer. »
Le programme de relance des orchestres régionaux, voulu par le Président Mamadi Doumbouya et porté par le ministre Moussa Moïse Sylla, ambitionne de réactiver les voix musicales locales, partout où elles se sont tues. Après Mamou, c’est à Faranah de faire vibrer les souvenirs, les esprits, et les danses populaires.
Loin des grandes scènes, c’est dans les préfectures que se joue le véritable avenir de la culture guinéenne.
Le représentant du Préfet, M. Soumah, a tenu à rappeler que la culture guinéenne, autrefois rayonnante sur les scènes du monde, ne demande qu’un soutien pour briller à nouveau.
« Ces artistes sont nos voix, nos visages, nos racines. Les accompagner, c’est se souvenir de qui nous sommes. »
La Directrice préfectorale de la Culture, Fatoumata Yaradouno, a quant à elle évoqué la puissance des instruments comme outils d’expression, de guérison et de construction collective. Elle a appelé les jeunes à s’engager pour faire vivre ces sons, ces histoires, ces émotions qu’aucun livre ne pourra jamais dire.
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