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Face à la détérioration de la situation sécuritaire, la force du G5 Sahel doit être soutenue (ONU)

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Alors que la situation sécuritaire au Sahel s’aggrave, la force conjointe du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) a plus que jamais besoin de recevoir un soutien de la communauté internationale, a expliqué mercredi une haute responsable des Nations Unies devant le Conseil de sécurité.

« Au cours des six derniers mois, la situation sécuritaire au Sahel a continué de se détériorer. Les attaques attribuées ou revendiquées par les groupes terroristes contre les forces de sécurité et les populations civiles se sont multipliées, de même que les incidents violents opposant les membres de diverses communautés », a dit Bintou Keïta, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies pour l’Afrique au Département des opérations de paix, devant les membres du Conseil.

La violence causée par les groupes terroristes au Sahel s’étend désormais aux pays de la côte ouest-africaine, et le long d’une bande sahélo-sahélienne qui relie pratiquement à présent les zones d’opérations de la force conjointe du G5 Sahel et celles de la Force multinationale dans le Bassin du Lac Tchad, a-t-elle précisé, notant que plusieurs responsables régionaux mettent en garde contre « le risque d’effondrement de la digue sécuritaire dans la région ».

La force conjointe ne peut à elle seule sécuriser le Sahel – Bintou Keïta

Dans ce contexte, Mme Keïta a jugé encourageant que la force conjointe du G5 Sahel ait accéléré son rythme opérationnel et s’est félicitée des engagements et de la détermination des pays du G5 Sahel à surmonter les nombreux défis auxquels ils sont confrontés lors de la mise en opération de la force conjointe.

« La force conjointe reste un élément essentiel d’une série de mesures de sécurité régionales et internationales visant à lutter contre les groupes armés extrémistes au Sahel, ainsi que contre d’autres défis transfrontaliers, notamment la traite des personnes, le trafic de biens illicites, d’armes et de drogues, les migrations et les déplacements. Cependant, la force conjointe ne peut à elle seule sécuriser le Sahel. Il faut faire davantage pour éviter une nouvelle détérioration de la situation », a déclaré la responsable onusienne.

Elle a salué les récentes initiatives internationales et régionales, notamment le nouveau partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel annoncé en août par la Chancelière allemande, Angela Merkel, et le Président français, Emmanuel Macron, en marge du sommet du G7 à Biarritz, en France, et l’initiative annoncée en septembre par les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en vue de lutter contre l’insécurité croissante et le terrorisme.

S’agissant de la résolution du Conseil de sécurité de juin 2019 qui a levé les restrictions sur la fourniture d’eau, de rations et de carburant à tous les bataillons de la force conjointe, elle a déclaré que la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) avait rapidement pris des mesures pour fournir le soutien requis.

La fourniture de ce soutien « à tous les contingents opérant dans le cadre de la force conjointe pourrait aider celle-ci à améliorer ses performances et à fonctionner plus efficacement. Toutefois, il faudra davantage d’équipements, de capacités (comme des moyens aériens) et de formation pour que la force puisse faire la différence sur le terrain », a souligné Mme Keïta.

« La communauté internationale doit donc contribuer à l’effort de lutte contre l’extrémisme armé au Sahel. Elle doit soutenir la force conjointe afin qu’elle puisse jouer pleinement son rôle et obtenir des résultats plus tangibles sur le terrain. Il est important que les promesses de financement soient tenues », a-t-elle conclu.

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