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Face à la crise politique, le président tunisien menace de dissoudre le Parlement

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Le président tunisien Kais Saied a assuré lundi qu‘à défaut d’un vote de confiance pour valider le futur gouvernement, la seule autre option était de dissoudre l’Assemblée élue il y a quatre mois et déclencher des élections anticipées.

Les négociations battent leur plein, deux jours après que le principal parti parlementaire Ennahdha a décidé de ne plus participer au futur gouvernement constitué avec l’appui de M. Saied, ni de le soutenir, rendant improbable son approbation par le Parlement.

Le Premier ministre désigné par Kais Saied, Elyes Fakhfakh, avait annoncé samedi la composition d’un gouvernement comprenant des membres de ce parti d’inspiration islamiste, en dépit de son retrait.

Depuis, les spéculations vont bon train. M. Fakhfakh a jusqu‘à vendredi pour soumettre son cabinet au vote des députés.

A défaut de gouvernement validé par le Parlement, M. Saied pourra dissoudre l’Assemblée à partir du 15 mars.

Ennahdha, qui tente de reprendre la main, a évoqué la possibilité d’une démission de Fakhfakh pour relancer les négociations, voire celle d’une motion de censure contre le gouvernement sortant, lancée par des députés soutenus par Ennahdha et proposant un nouveau Premier ministre.

Mais le président Saied, a coupé court aux discussions. “Si le gouvernement qui sera présenté au Parlement n’obtient pas sa confiance, il y aura une dissolution du Parlement et un recours au peuple qui détient la souveraineté”, a-t-il martelé.

Le président, un universitaire spécialiste de la Constitution, a aussi estimé qu’une motion de censure ne serait pas constitutionnelle contre un gouvernement simplement chargé des affaires courantes.

La Tunisie se trouve dans une situation politique d’autant plus délicate que les députés, déchirés par des luttes de pouvoir, n’ont toujours pas formé de Cour constitutionnelle chargée de trancher sur les interprétations de la Loi fondamentale.

M. Saied “a appelé chacun à prendre ses responsabilités à ce stade historique crucial et difficile”, tout en rappelant qu’il y avait une continuité de l’Etat, avec ou sans nouveau gouvernement.

M. Fakhfakh, ancien ministre des Finances, a été désigné après l‘échec d’un premier cabinet formé sous la houlette d’Ennahdha à la suite des législatives du 6 octobre, et largement rejeté par un Parlement morcelé.

Parmi la liste de 29 ministres annoncée samedi soir, 15 sont présentés comme indépendants, dont ceux chargés des ministères régaliens, et six sont membres d’Ennahdha.

La Tunisie est le seul de pays touchés par les soulèvements dans le monde arabe en 2011 à poursuivre sur la voie de la démocratisation.

AFP

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