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Ethiopie : les organisations humanitaires à court de carburant au Tigré

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Les ONG humanitaires internationales opérant dans la région éthiopienne du Tigré, ravagée par la guerre, sont à court de carburant et contraintes d’apporter à pied leur aide aux civils souffrant de malnutrition, a annoncé l’ONU vendredi.

« Toutes les ONG internationales opérant dans le Tigré ont signalé le 24 janvier qu’elles avaient épuisé leur stock de carburant, leur personnel délivrant à pied le peu de fournitures et de services humanitaires restants, dans la mesure du possible », a déclaré le Bureau de coordination humanitaire de l’ONU dans une mise à jour sur la situation dans le nord du pays, ravagé par la guerre depuis près de 15 mois.

Les organisations locales ont également du mal à atteindre les populations dans le besoin en raison des pénuries de carburant et de liquidités, ajoute-t-elle. La semaine dernière, l’ONU a annoncé que les distributions de nourriture au Tigré avaient « atteint un niveau plus bas que jamais » depuis le début du conflit entre forces pro-gouvernementales et rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) en novembre 2020.

Le Comité international de la Croix-Rouge a réussi à opérer cette semaine deux vols transportant des fournitures médicales vers la capitale du Tigré, Mekele. Les combats dans la région voisine de l’Afar ont notamment empêché de nouvelles livraisons via la seule route opérationnelle menant au Tigré, qui n’a plus accueilli de convoi terrestre d’aide depuis le 14 décembre.

Le TPLF a annoncé cette semaine avoir été « obligé » de lancer des opérations militaires « robustes » en Afar, en réponse à des attaques des forces pro-gouvernementales. Les combats ont éclaté au Tigré en novembre 2020 après que le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé des troupes pour renverser le TPLF, ancien parti au pouvoir de la région qu’il accusait d’avoir organisé des attaques contre des bases de l’armée.

Région de six millions d’habitants, le Tigré est soumis depuis six mois à ce que l’ONU qualifie de « blocus de facto ». Washington accuse le gouvernement de bloquer l’aide, tandis qu’Addis Abeba impute la situation aux incursions rebelles. L’an dernier, l’ONU a estimé que des centaines de milliers de personnes au Tigré vivaient dans des « conditions proches de la famine ».

La malnutrition continue de progresser et atteint « un niveau sérieusement alarmant », a prévenu l’ONU vendredi, soulignant que 4,2% des enfants examinés affichaient une malnutrition aiguë sévère durant la dernière semaine pour laquelle des données sont disponibles. Le gouvernement d’avant-guerre du Tigré a déclaré cette semaine avoir recensé 369 décès d’enfants de moins de cinq ans attribués au blocus, contre près de 200 en novembre. Ce chiffre n’a pas pu être vérifié de manière indépendante.

AFP

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