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En RCA, entre 50 et 70 violations de l’accord de paix sont rapportées chaque semaine (ONU)

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Malgré les efforts du gouvernement et de ses partenaires à mettre en œuvre l’accord de paix, les violences persistent en République centrafricaine (RCA), a indiqué jeudi l’envoyé de l’ONU dans le pays.

En dépit d’avancées probantes, « la population centrafricaine et la communauté humanitaire continuent de subir au quotidien des actes de violences attribués en grande partie à des groupes armés pourtant signataires de l’accord », a déclaré Mankeur Ndiaye, le Représentant spécial du Secrétaire général en RCA, lors d’un exposé jeudi devant le Conseil de sécurité.

Le 21 mai, des éléments du groupe armé Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R) ont assassiné 39 civils dans la préfecture de Ouham-Pendé, dans le nord-ouest du pays et provoqué le déplacement forcé de plus de 12.000 personnes.

M. Ndiaye a fermement condamné ces atrocités commises contre des personnes innocentes. Ces crimes sont, a-t-il rappelé, contraires aux termes de l’accord de paix et « ne resteront pas impunis ». Les autorités judiciaires centrafricaines, avec l’appui de la Mission des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA), ont lancé une enquête sur ces tueries.

Pour le Représentant spécial, les atrocités commises dans le Ouham-Pendé, montre que la « situation sécuritaire demeure fragile » en RCA. « Chaque semaine, entre 50 et 70 violations de l’accord de paix, commises principalement contre les populations civiles par les groupes armés, sont rapportés », a-t-il dit. Ces groupes armés continuent de lever illégalement des taxes, font obstruction au déploiement de l’autorité de l’Etat, occupent toujours des bâtiments publics « et constituent une source de profondes frustrations pour le peuple centrafricain ».

Dans ce contexte difficile, la MINUSCA use de ses bons offices pour exhorter toutes les parties à « appliquer de façon scrupuleuse » les engagements qu’elles ont prises dans le cadre de l’accord de paix.

La mission onusienne soutient les diverses structures prévues par l’accord, notamment les unités spéciales mixtes de sécurité, la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation ainsi que les comités locaux de paix et de réconciliation présents dans toutes les préfectures du pays. « Mais le succès de cet accord, dépendra tout d’abord de la volonté inébranlable des parties à mettre fin à toute forme de violence et à priviligier le dialogue pour résoudre toute forme de dispute », a souligné M. Ndiaye.

Quelques bonnes nouvelles sont tout de même à noter. Mercredi, le groupe armé Front Populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) a annoncé qu’il démantèlerait toutes ses barrières illégales. « Un signe encourageant » pour le chef de la MINUSCA qui espère qu’il « sera suivi d’actes concrets ». Les opérations de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) menés en mai et en juin ont également commencé à porter leurs fruits. 90 combattants du groupe armé Révolution et Justice-Sayo ont ainsi été démobilisés.

Mais la situation humanitaire reste désastreuse, a alerté le Représentant spécial, rappelant que 2,9 millions de Centrafricains, dont la moitié sont des enfants, ont toujours besoin d’assistance. Le plan d’intervention humanitaire pour la RCA reste largement sous-financé : seulement 28% des 430 millions de dollars nécessaires ont été reçus, « ce qui est insuffisant ».

Pour le chef de la MINUSCA, des progrès dans la réconciliation nationale et l’intégration des groupes armées au sein des forces étatiques et de la société centrafricaines sont cruciales pour la tenue d’élections en 2020 et 2021. M. Ndiaye a noté des retards dans l’adoption du code électoral ainsi que l’établissement d’une plateforme politique composés de 20 partis d’opposition et de quatre organisations de la société civiles fermement opposé à l’accord de paix. Le Représentant spécial a émis l’espoir que cette opposition ne rejette pas le processus de paix mais fasse des « propositions constructives » pour le développement du pays.

« Malgré des défis persistants, je reste convaincu que l’Accord pour la paix et la réconciliation reste le meilleur moyen de réduire la violence, de mettre fin aux activités armées illégales et de construite une gouvernance inclusive », a-t-il conclu.

Les efforts de paix doivent être accompagnés par des mesures de justice (experte)

A l’issue d’une visite en RCA, l’Experte des Nations Unies pour les droits de l’homme pour ce pays, Marie-Thérèse Keïta-Bocoum, a appelé toutes les parties à appliquer « de manière sincère » l’accord de paix.

Cet accord doit « être accompagné de mesures dans le domaine de la justice, attendues par la population et clairement exprimées lors du Forum de Bangui », a dit l’experte dans un communiqué rendu public jeudi.

Au cours de sa visite en RCA, Mme Keïta-Bocoum a entendu des appels forts en faveur de la justice, émanant de la société civile, particulièrement des associations de victimes mais aussi des autorités nationales et des partenaires internationaux du pays. L’experte a porté une attention particulière à la situation des victimes, notamment des jeunes et des femmes. Elle rendra compte de sa mission au Conseil des droits de l’homme à Genève le 10 juillet 2019.

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